Le salariat féminin en élevage porcin

Entre 2000 et 2010, la proportion de femmes parmi les salariés travaillant en élevage porcin a fortement augmenté. Ce salariat féminin a-t-il des spécificités ? Pour le savoir, deux enquêtes ont été réalisées auprès de salariées, de salariés et d’éleveurs employeurs.

Dans un premier temps, en 2010, des entretiens individuels ont été réalisés avec 15 éleveurs de porcs et leurs 19 salariées. Dans un second temps, en 2011, un questionnaire a été rempli par 65 éleveurs porcins employeurs de main-d’œuvre, et 77 salariés : 48 hommes et 28 femmes.

Lors des embauches, les éleveurs disent recruter sur l’expérience et la compétence, la motivation, ainsi que sur les qualités relationnelles. Si le genre n’est pas un critère de choix affiché, la plupart des employeurs reconnaissent qu’ils confient plus volontiers le lavage, les travaux d’entretien et les déplacements d’animaux à un homme, et plus volontiers le travail en maternité et les soins aux animaux à une femme. Ces différences se retrouvent dans les postes effectivement occupés par les salariés : les femmes salariées travaillent en majorité en maternité ou sur l’ensemble du naissage, tandis que les postes occupés par les hommes sont plus diversifiés. Les femmes salariées sont moins sollicitées que leurs homologues sur les tâches demandant de conduire le tracteur, et pour l’entretien des bâtiments. Ces écarts ne posent problème que dans les cas où une salariée se retrouve dépendante de ses collègues ou de son employeur pour réaliser les tâches d’une astreinte.

De leur côté, les salariées disent majoritairement avoir choisi la filière porcine car elle offrait des débouchés professionnels à proximité de leur domicile. L’envie de travailler avec des animaux est également présente. Par rapport à l’élevage laitier, l’élevage porcin est considéré par les salariées comme plus compatible avec une vie de famille, en raison des horaires. Pour les femmes non issues du milieu agricole, la méconnaissance de leur métier par leur entourage est parfois associée à une mauvaise image de celui-ci.