Valoriser le biogaz produit à la ferme par méthanisation
Diversifier ses revenus, minimiser ses dépenses énergétiques ou ses apports d’engrais minéraux, améliorer son empreinte carbone… Un projet de méthanisation offre de multiples opportunités potentielles aux exploitations. Sa mise en place et son optimisation restent néanmoins complexes.
Des opportunités économiques intéressantes
Diversifier ses revenus
Le biogaz produit par fermentation de matières organiques, peut produire de l’énergie renouvelable (électricité ou biométhane) et être vendu à un tarif garanti par l’Etat entre 15 et 20 ans. Ce nouvel atelier nécessite de disposer d’une quantité suffisante de biomasse méthanogène en autonomie. Il implique des montants d’investissement conséquents et doit être bien réfléchi notamment au niveau de l’organisation du travail, mais peut être un atout pour diversifier les revenus et consolider l’avenir de l’exploitation.
Faire des économies d’énergie
Le biogaz peut aussi alimenter une chaudière, pour satisfaire une partie des besoins chaleur de l’exploitation voire un petit moteur de cogénération pour limiter les besoins électriques. Dans ce cas il est plutôt récupéré de façon passive au niveau des fosses, pour limiter les investissements et doit s’articuler avec la stratégie globale d’économie d’énergie de l’exploitation.
Des effets connexes valorisables
La méthanisation associée à l’élevage permet une diminution des émissions de gaz à effet de serre et améliore très souvent l’empreinte carbone de l’exploitation. Le digestat peut aussi permettre une limitation des engrais minéraux et donc impliquer des économies d’intrants. Le couplage épandage de digestat et mise en place de cultures intermédiaires à valorisation énergétique (CIVE) peut aussi favoriser le stockage carbone dans les sols et diversifier l’assolement.
S’entourer pour concevoir un projet adapté à ses besoins
Cerner les éléments clés de la faisabilité d’un projet
C'est d’abord connaître la valeur méthanogène de la biomasse disponible sur l’exploitation. C’est aussi définir la valorisation énergétique la plus favorable, en fonction de la proximité des réseaux (électrique ou gaz), de la taille du projet ou de la capacité à valoriser de la chaleur sur site ou à proximité immédiate. C’est enfin la capacité à valoriser le digestat par épandage.
Dimensionner son projet en intégrant les contraintes réglementaires
L’activité de méthanisation est soumise à la réglementation des ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement) en fonction du tonnage journalier et du type de biomasse méthanisée, mais aussi à des contraintes sanitaires (Agrément sanitaire) et de sécurité spécifiques. Elle doit aussi être cohérente au niveau durée de stockage et épandage du digestat avec le programme d’action de la Directive Nitrates.
Valoriser le retour d’expérience des méthaniseurs en activité
Une grande diversité d’unités agricoles existe en Bretagne et la majorité des agriculteurs méthaniseurs sont regroupés au sein de l’association (AAMB) animée par la Chambre d’Agriculture de Bretagne. Cela offre des possibilités de visites de sites et de transferts d’expérience pour les nouveaux porteurs de projets.
Rechercher les complémentarités avec le territoire
La valorisation de certains déchets organiques (tontes de pelouse, biodéchets…), ou la valorisation énergétique (fourniture de chaleur), facilite l’acceptabilité locale de certains projets de méthanisation agricole.
Faire évoluer son atelier dans la durée
Optimiser le fonctionnement de l’unité
Il est particulièrement intéressant de pouvoir situer ses résultats techniques et économiques par rapport à la moyenne des sites existants et plus encore de cerner les leviers d’optimisation technique et économique, notamment au niveau des charges énergétiques et de la production de biomasse.
Se former en permanence
Une formation initiale est obligatoire pour les porteurs de projets. Mais il est impératif, lorsque le site est en activité, de continuer à se former, notamment sur l’évolution de la réglementation, la sécurité, les innovations techniques.
S’ouvrir à l’innovation
La méthanisation ouvre de nouvelles perspectives qui peuvent s’avérer des opportunités pour l’exploitation agricole. Par exemple : valoriser auprès de serristes le CO2 issu de la combustion ou de l’épuration du biogaz, produire son propre GNV pour alimenter un tracteur au gaz, autoproduire son électricité…