Stratégie des Chambres d'agriculture de Bretagne – Nos résultats 2022

Notre projet stratégique couvre la durée de la mandature (2019-2025) et expose, au travers de 3 axes majeurs, les ambitions des Chambres d’agriculture de Bretagne pour notre région. Pour chacun de ces axes, nous avons défini des objectifs et des indicateurs.

Nos réalisations 2023 au service d’une agriculture bretonne en transition

Les Présidents exposent le contexte dans lequel nous conduisons nos actions  et vous présentent les résultats 2023.

Le champ d’intervention de la Chambre d’agriculture de Bretagne témoigne de la multiplicité des sujets qui impactent le métier des agricultrices et agriculteurs dans leur quotidien professionnel.

 

En Janvier 2024, les Chambres d’agriculture ont eu 100 ans. Une occasion pour nous en Bretagne de retracer les ruptures fortes qui ont marqué notre siècle, et ont été des moments de transformations profondes de notre secteur d’activité.

 

La démographie notamment. L’exode rural a contribué à l’essor industriel de notre pays, la Bretagne avait déjà payé un lourd tribu humain lors des conflits mondiaux. Il faudrait aujourd’hui que le mouvement s’inverse et que l’agriculture attire davantage. Refaire de la souveraineté alimentaire une priorité, c’est répondre à la question : « qui produira notre nourriture demain ? ». Le renouvellement des actifs agricoles, chefs d’exploitation et salariés est donc en tête de nos domaines d’action stratégiques.

 

Avec le réchauffement climatique, les ressources de plus en plus contraintes pour produire constituent aussi la toile de fond de notre métier. C’est une différence majeure par rapport aux générations qui nous ont précédés. La rétrospective de nos 100 ans a montré que les élus et salariés des Chambres d’agriculture avaient été au rendez-vous de toutes les périodes charnières. Nous avons su faire évoluer notre organisation pour accompagner les agriculteurs dans leurs nouveaux besoins.

 

C’est pourquoi nos stations d’expérimentation constituent une clé de voute de nos actions de développement, de conseil et de formation. Des références fiables et utilisables, valorisées et confrontées en groupes, en formation, positionnent les Chambres d’agriculture auprès de tous les agriculteurs qui s’appuient sur le collectif pour progresser.

 

Enfin, notre métier s’exerce à ciel ouvert, dans tous les territoires. C’est à cette échelle que le bien vivre son métier d’agriculteur se joue et doit être compris, pour une utilisation harmonieuse de l’espace et des ressources.

 

A l’échelle de leur projet d’entreprise ou dans leur territoire, les Chambres d’agriculture sont là pour répondre aux besoins de toutes les agricultrices et tous les agriculteurs.

 

* Au 1er janvier 2024, la fusion de la Chambre régionale d’agriculture de Bretagne et des 4 Chambres d’agriculture départementales a conduit à la création de la nouvelle Chambre d’agriculture de région Bretagne (la CAB).

L’évolution démographique interroge le paysage agricole régional de demain. De tels mouvements des moyens de production peuvent en effet transformer profondément nos structures d’exploitation. Nous pouvons subir ou en faire une chance, avec des capacités de faire évoluer nos systèmes de production, avec plus de marges de manœuvre, avec plus d’autonomie pour l’alimentation de nos élevages, avec plus d’autonomie énergétique, avec des possibilités de réorganisation parcellaire. De telles ruptures s’accompagnent.

 

Les résultats technico-économiques, l’organisation et le temps de travail conditionneront toujours la solidité économique et la durabilité des exploitations. Nos stations, nos programmes de recherche, nos groupes ont devant eux de nouveaux challenges pour bien accompagner une nouvelle génération d’agriculteurs et de salariés agricoles.

Une vague de départs de grande ampleur touche le secteur de l’élevage. Il y a en effet une pyramide des âges qui explique cela. C’est le non remplacement de ces départs par de jeunes éleveurs qui est préoccu­pant pour notre région d’élevages. La question du volume du travail, de la contrainte est clairement posée.

 

L’embellie des revenus ces deux dernières années n’a pas inversé la tendance, c’est le signe d’un malaise plus profond que la seule question du revenu, même s’il faut rappeler que 25 000 euros par UTA en moyenne sur 10 ans n’a pas contribué à l’attractivité du métier. Pourtant il y a des jeunes passionnés dans les centres de formation. Ils expriment à juste titre qu’ils aspirent à un bon niveau de revenu, en rapport à leur travail, et surtout, ils revendiquent du temps libre.

 

À nous de travailler avec eux et pour eux ce sujet majeur pour les années qui viennent.

Une nouvelle génération d’actifs agricoles formés et motivés est attendue pour relever le défi de la souverai­neté alimentaire. Notre métier est désormais moins héréditaire, c’est une rupture forte à prendre en compte dans notre secteur d’activité. Elle change nos métiers de conseil et d’accompagnement à la Chambre d’agri­culture.

 

D’un côté, les cédants en recherche de successeurs doivent apprivoiser l’idée que c’est peut-être un projet très différent du leur qui pourrait se développer sur leur exploitation. De l’autre, des jeunes qui n’ont pas les mêmes codes, les mêmes trajectoires, la même expérience de l’environnement agricole. Il faut pen­ser le renouvellement avec ces changements.

 

Autre évolution significative : 43 % des actifs agricoles sont des salariés, un chiffre en évolution constante. Il faut donc penser le métier d’agriculteur-employeur et valoriser la contribution des actifs salariés à la souveraineté alimentaire.

Dans le malaise qui s’est exprimé par le monde agricole ces derniers mois, aux questions de revenu et de temps de travail, s’ajoutent des questions de reconnaissance, de compréhension du métier et des contraintes par leur environnement de proximité.

 

De leur côté, les collectivités territoriales questionnent le monde agricole sur ses pratiques et ses interférences avec les activités du territoire, expriment des attentes sur l’alimentation, la production d’énergies renouvelables, la biodiversité …

 

C’est pourquoi notre présence dans tous les territoires, à travers l’animation de comités territoriaux sur des sujets de proxi­mité et la présence de nos antennes qui réunissent des compétences complémentaires, est gage d’une Chambre d’agriculture présente pour tous et partout en Bretagne.