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Améliorer l’acceptabilité des projets d’élevage et éviter les conflits

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100 % des éleveurs confrontés à un conflit lors d’un projet d’élevage n’avaient ni prévu son ampleur ni anticipé sa survenue ! Pourtant, les cas de conflits ne sont ni rares ni sans conséquences. Il convient donc de tout mettre en œuvre pour tenter de les prévenir.

Anticiper les désagréments plutôt que les résoudre

Le projet de l’éleveur est aussi celui de ses voisins. Les pratiques de l’éleveur et son attitude peuvent influencer les réactions des tiers. Passer un coup de fil avant les épandages, aller voir les gens pour vérifier que tout va bien… Tout cela établit au quotidien un climat de confiance.

Il importe aussi de construire un bon projet. « Évidemment » dites-vous ? En effet, le projet répond à des objectifs précis : optimiser le fonctionnement de l’élevage, permettre de travailler à plusieurs… Et il satisfait les exigences réglementaires. Mais ces critères sont souvent peu compréhensibles pour les tiers et ne répondent pas à leurs attentes. Il convient donc de s’interroger : « Mon projet me paraît cohérent. Mais que peuvent en penser les autres ? Peut-il être amélioré ? Si je l’oriente différemment par rapport aux haies ou aux vents ? Si je le déplace ? Qu’est-ce que cela change pour moi ? Et pour les tiers ? ».

Analyser le contexte local

Derrière les arguments de défense de l’environnement déployés par les opposants se cachent souvent des motivations plus personnelles. L’analyse du contexte local peut aider à les identifier et à les anticiper.
Il importe tout d’abord de caractériser les relations avec le voisinage. Dans plusieurs cas de conflits, l’enquête publique a révélé des difficultés dont les éleveurs n’avaient pas conscience : «  L’enquête publique a été révélatrice. Je suis tombé des nues. Il y avait eu quelques coups de fil de voisins pour des futilités qui traduisaient un mal-être. Je n’avais pas senti ça ».
Il est également utile d’identifier les éventuels intérêts individuels à s’opposer à un projet : argument électoral pour se présenter aux prochaines élections municipales, crainte d’un préjudice immobilier… Enfin, certains éléments favorisent l’émergence de conflits : le fait d’être dans une zone de faible densité porcine, la proximité d’élections locales, la présence d’activités touristiques...

Recenser les nuisances

La présence ou la crainte de nuisances (visuelles, olfactive, sonores) est souvent au cœur des difficultés. Il peut être intéressant de les faire recenser via un regard extérieur : un autre éleveur, un ami ou encore un stagiaire, à l’image de ce qu’évoque cet éleveur :

«  Il y a eu un début d’opposition. Tout de suite, j’ai monté un groupe de «  nez », embauché un stagiaire qui passait deux fois par semaine. On a testé pendant 12 semaines des produits désodorisants et j’ai demandé l’avis aux opposants. Je leur ai donné mon numéro de portable pour m’appeler en cas de souci ».

Informer sur son travail et son exploitation

Il importe d’informer toutes les personnes concernées par le projet :

  • Les administrations impliquées : cela peut aussi être l’occasion de solliciter leurs préconisations ;
  • Les conseils municipaux consultés lors de l’enquête publique : obtenir un avis favorable est essentiel ;
  • Les riverains, y compris et surtout ceux dont on peut craindre les réactions.

Un éleveur témoigne :

«  Je suis allé présenter le projet à tous les maires des communes concernées par le plan d’épandage, toutes les associations d’opposants, tous les gens du village un par un, surtout ceux qui avaient signé la pétition pour la première enquête. Ça s’est très bien passé. Ils avaient beaucoup d’a priori ».


Enfin, lorsque le projet est réalisé, il importe de respecter ses engagements et de poursuivre le dialogue initié. Si l’enquête publique est souvent une source de stress pour l’éleveur, elle peut aussi être l’occasion d’établir les bases de nouvelles relations avec les tiers. Il convient ensuite de les entretenir.

Notre référente est à votre écoute :

Caroline DEPOUDENT – Chargée d’études Travail en élevage porcin - Tél. : 06 77 89 89 99 - Mail : caroline.depoudent@remove-this.bretagne.chambagri.fr