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Typologie des exploitations qui détiennent des porcs sur litière en Bretagne

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Les porcs sur litière sont élevés dans des exploitations aux profils diversifiés. Cette synthèse donne des repères pour examiner la cohérence d’une exploitation dans son ensemble et comprendre les choix effectués par les éleveurs ayant des porcs sur litière.

Les porcs sur litière sont élevés dans des exploitations aux caractéristiques très variées. Dans certaines, l'élevage sur litière ne constitue qu'une petite partie de la production, tandis que dans d'autres, l'intégralité de la production se fait sur litière. Une enquête menée auprès de 26 éleveurs a permis de décrire trois types d'exploitations qui élèvent des porcs sur litière.

Les raisons du choix de la litière

Notre enquête permet de situer l’élevage de porcs sur litière dans le contexte de l’exploitation porcine bretonne. Cependant, elle ne permet pas de quantifier le nombre d’exploitations par type en Bretagne. Parmi les 150 adresses collectées pour constituer notre base de données avant de commencer les entretiens, nous disposions principalement d’élevages de type 1, avec une part de l’élevage sur caillebotis et l’autre sur litière. Avec la mise aux normes récentes pour le bien-être des porcs, de nouveaux élevages ont rejoint ce type. Les élevages les plus récents sont principalement ceux avec des truies sur litière paillée alimentée au DAC. Les élevages de type 2, qui combinent plusieurs élevages avec des porcs sur paille, sont peu nombreux. Ceux de type 3, où la totalité des animaux est sur paille, représentent une très faible part de la production régionale.

Assolement et gestion des fumiers

Pour deux types d’élevages, l’assolement est peu impacté par l’élevage sur litière. Étant donné les besoins en paille, nous nous attendions à ce que l’assolement soit influencé avec une part importante consacrée aux céréales à paille, comme le blé et l’orge. Pour les types 1 et 2, nous retrouvons les assolements décrits dans une étude précédente (Ramonet et al., 2014) pour les élevages spécialisés en porc et les élevages porc-bovins. Leurs assolements ne sont pas affectés. Les élevages de type 1 sont autonomes pour leurs besoins en paille, certains éleveurs ayant choisi de loger des porcs sur litière en fonction de leur production de paille. Pour les polyélevages porc-bovin, l’assolement est choisi pour l’alimentation des bovins, et ces élevages achètent le plus de paille nécessaire pour les porcs et les bovins. Seuls les élevages de type 3 orientent leur assolement pour la production de paille.

Concernant l’utilisation des effluents, l’autonomie n’est pas complète pour les élevages. La superficie agricole utile (SAU) est insuffisante pour assurer un épandage complet sur leurs terres. Deux stratégies se dessinent : exporter le lisier à courte distance vers des plans d’épandage chez des tiers, ou exporter du fumier sur une distance plus importante. Les élevages de type 1, qui produisent proportionnellement peu de fumier par rapport au lisier, privilégient l’utilisation du fumier sur leurs propres terres pour la fertilisation du maïs, notamment. D’autres doivent exporter le fumier. Le transfert d’effluents entre exploitations est nécessaire en raison des types de cultures qui valorisent le fumier. Le fumier est bien valorisé sur le maïs, mais peu sur les céréales à paille, contrairement au lisier qui est utilisé sur les deux cultures.

Pourquoi s’orienter vers la litière ?

Le choix d’élever des porcs sur litière résulte souvent d’une opportunité pratique pour l’éleveur (comme l’aménagement d’un bâtiment existant), d’un choix technique pour répondre aux exigences réglementaires (pression environnementale, logement des truies en groupes) ou pour répondre à des demandes sociétales locales. En revanche, peu d’éleveurs ont choisi l’élevage sur litière par conviction personnelle ou pour mieux valoriser leur production. Les éleveurs perçoivent ce type d’élevage comme répondant aux attentes sociétales (amélioration du bien-être animal, perception positive), mais cela se traduit pour eux par des conditions de travail difficiles, surtout avec de nombreux porcs charcutiers sur paille. De plus, la rentabilité de l’élevage sur paille est inférieure à celle sur caillebotis, avec un indice de consommation supérieur et une valorisation de la carcasse inférieure (Calvar, 2015). Seuls les éleveurs en production label ou biologique sont moins critiques sur ce point.


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