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L'alimentation de la truie

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Maîtriser l’alimentation de la truie – gestante ou allaitante - est indispensable pour optimiser sa carrière et la vitalité des porcelets à la naissance et ce, notamment dans un contexte de forte prolificité. Des objectifs à atteindre en passant par les apports qualitatifs et quantitatifs, sans oublier l’abreuvement… Retrouvez-ici les éléments clés à maîtriser.

L’alimentation de la truie gestante

Au moins trois phases alimentaires en gestation :

En gestation, environ 75 % des besoins de la truie sont consacrés à ses besoins d’entretiens, c’est-à-dire le maintien de ses fonctions vitales et son activité physique.

 

L’alimentation de la truie au cours de la gestation peut se décrire en au moins trois phases :

1 - Reconstituer les réserves en début de gestation : il faut profiter du premier mois de gestation pour permettre la reconstitution des réserves de la truie après son sevrage. En effet, à ce stade, les besoins fœtaux sont faibles et la truie va pouvoir valoriser l’aliment pour reconstituer ses réserves. La quantité d’aliment apportée à chaque truie va dépendre de son rang de portée, de son état corporel (poids, épaisseurs de lard et de muscles), des besoins de croissance (jusqu’en quatrième portée) et de l’objectif d’état à atteindre pour la prochaine mise-bas. Elle peut ainsi varier entre 2,6 kg à 4,0 kg par jour (aliment formulé à 9,0 MJ EN/kg) en fonction des truies. La possibilité d’alloter ses truies en fonction de leur rang et leur état corporel, ou de les alimenter individuellement, est donc primordiale lors de cette phase.

2 - Maintenir l’état corporel des truies en milieu de gestation : entre le 30ème et le 85ème jour de gestation, les besoins du fœtus sont encore faibles et la truie a reconstitué ses réserves. Ainsi la truie utilise l’aliment en majorité pour ses besoins d’entretiens. La quantité d’aliment apportée doit donc permettre de maintenir un bon état corporel de la truie et varie entre 2,3 et 2,6 kg par jour (aliment formulé à 9,0 MJ EN/kg).

3 - Pourvoir à la croissance du fœtus en fin de gestation : au-delà du 85ème jour de gestation, la croissance du fœtus est forte. L’alimentation de la truie doit y pourvoir sans que la truie puise dans ses réserves destinées à la phase de lactation. La quantité d’aliment apportée varie entre 3,1 kg et 3,6 kg par jour (aliment formulé à 9,0 MJ EN/kg) et permet un déroulement plus facile des mises-bas et améliore la vitalité des porcelets.

Développement des compartiments utérins au cours de la gestation

D’autres facteurs de variation du besoin des truies sont à prendre en compte : la température et le niveau d’activité.

La truie gestante commence à avoir froid à moins de 18 °C lorsqu’elle est logée en stalle individuelle, ou à moins de 12°C lorsqu’elles sont en groupes. La ration doit donc être corrigée de 70 g à 290 g par jour selon le mode de logement et la température, de façon à ce qu’une partie de l’aliment soit consacrée aux besoins de thermorégulation de la truie, sans que celle-ci puise dans ses réserves.

Une truie en position debout dépense deux fois plus d’énergie que lorsqu’elle est couchée. Le logement des truies en groupes a favorisé la mobilité des truies, et ce d’autant plus avec une alimentation au DAC. La ration doit donc être corrigée de 60 g à 290 g par jour selon le poids de la truie et son niveau d’activité.

L’alimentation de la truie allaitante

En lactation, près de 75 % des besoins de la truie sont consacrés à la lactation. La conduite alimentaire de la truie allaitante doit donc permettre de favoriser la prise alimentaire pour limiter la mobilisation des réserves corporelles et prendre en compte les capacités d’ingestion de la truie, les niveaux de production laitière et la taille de la portée allaitée.

Quand plusieurs aliments peuvent être distribués en maternité, l’aliment de gestation peut être apporté jusque 2 ou 3 jours après la mise-bas. Puis les truies passent à l’aliment allaitante. Si c’est possible, une transition entre les deux aliments doit être effectuée, et ce d’autant plus si les formules des aliments de gestation et de lactation sont très différentes. Si les maternités sont approvisionnées avec un seul aliment, alors les truies reçoivent l’aliment de lactation dès leur entrée en maternité. Il faut alors être plus vigilant sur la cohérence des matières premières utilisées dans les aliments de gestation et de lactation et limiter les quantités distribuées d’aliment allaitante pour éviter une surcharge en acides aminés. Dans certains élevages, un aliment péri-mise bas est utilisé.

L’alimentation de la truie allaitante doit permettre de limiter les pertes de poids et d’état corporel de la truie, tout en maintenant un bon niveau de lactation pour améliorer le poids de portée. On essaye d’atteindre un plafond de 8 à 9 kg huit jours après mise-bas grâce à une progression alimentaire de l’ordre de 800 g par jour. Cette augmentation progressive en début de lactation permet de limiter le risque de chute d’appétit. La capacité d’ingestion de la truie étant limitée, tout retard dans la progression de consommation ou blocage (montée trop rapide) ne pourra pas être compensée ensuite. Dans des conditions de températures élevées, une baisse d’appétit peut être observée. La distribution en plus faible quantité d’un aliment plus concentré en énergie peut être une solution.

Le plan d’alimentation de la truie doit être modulé en fonction de son état à l’entrée en maternité, sa capacité d’ingestion, son appétit et la taille de la portée. Les systèmes de distribution individuelle en maternité peuvent permettre d’adapter le plan d’alimentation à chaque truie d’un jour sur l’autre.

Combien de repas pour les truies gestantes ?

Les performances zootechniques durant la gestation et la lactation suivante ont été analysées selon le nombre de rations journalières distribuées à la station expérimentale de Crécom. Les truies étaient logées en groupes en système réfectoire‐courette sur caillebotis ou sur litière. Il apparaît que pour les truies recevant un seul repas, l’activité physique et la fréquence des stéréotypies sont accrues. En revanche, la consommation alimentaire et les performances durant la lactation suivante ne sont pas affectées par la fréquence de distribution des repas en gestation.

Composition des aliments des truies gestantes et allaitantes

Recommandations des valeurs nutritionnelles des aliments pour les truies gestantes et allaitantes.

 

Gestante

Allaitante

Energie Nette (EN) (MJ/kg)

8,7 – 9,7

9,5 – 10,0

Lysine digestible (LYSdig)

5,0 mini

8,3 – 8,7

Méthionine + Cystéine (% de LYSdig)

70

60

Thréonine (% de LYSdig)

72

70

Tryptophane (% de LYSdig)

20

19

Valine (% de LYSdig)

75

85

Isoleucine (% de LYSdig)

60

60

Leucine (% de LYSdig)

100

115

Histidine (% de LYSdig)

30

42

Phénylalanine + Tyrosine (% de LYSdig)

100

115

*0,86 g/MJ EN pour les mâles entiers

Pour éviter les pollutions environnementales liées aux rejets d’azote ou de phosphore, les aliments des porcs doivent respecter les normes CORPEN.

 

Gestante

Allaitante

Teneurs maximales en protéines (%)

14

16,5

Teneurs maximales en phosphore (%)

0,50

0,60

 

L’abreuvement des truies

L’abreuvement correspond à 93,6 % de la consommation d’eau d’un élevage. Les consommations d’eau par jour sont :

  • De 15 à 20 litres par jour pour les truies gestantes
  • De 20 à 35 litres par jour pour les truies allaitantes

Apporter de l’eau aux porcs de plus de deux semaines en permanence est une obligation réglementaire, quel que soit le mode d’alimentation. Le réglage, le positionnement et le nombre d’animaux par type d’abreuvoir (pipette ou bol) doivent être bien maîtrisés pour un abreuvement des animaux efficace et sans gaspillage.

Publication à lire :

Retrouvez ici les fiches techniques sur l’abreuvement des porcs alimentés en soupe : besoin des animaux, exigences réglementaires, niveau de consommation d’eau et différentes solutions pour abreuver les porcs.

Notre référente est à votre écoute :

Constance DRIQUE – Chargée d'études et de Conseils - Alimentation et FAF - Tél. : 06 43 95 70 96 - Mail : constance.drique@remove-this.bretagne.chambagri.fr

Formations sur le thème :

"En tant qu'éleveur de porcs, je souhaite connaitre tous les éléments d’une installation de distribution en soupe ainsi que leurs rôles pour...

"Eleveur de porcs, je souhaiterais fabriquer l'aliment à la ferme"

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