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Bio ou conventionnel, le lin textile se relance durablement en Finistère

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Le lin textile est une filière prometteuse qui ne manque pas d’atouts agronomiques et économiques. L’automne est l’époque pour contractualiser.

Le lin textile retrouve sa place en Bretagne après avoir contribué à son économie qui transpire encore à travers le patrimoine. Au-delà du culturel, les acteurs bretons du lin veulent le remettre sur le devant de la scène bretonne et contribuer à cette filière durable en développement.

Le lin français en pole position

L’Europe produit les ¾ de la production mondiale avec 145 000 ha en 2022 dont 80 % produite en France. Belges et néerlandais nous accompagnent dans la course. Le bassin de la production française s’étend de la Normandie au Nord de la France. La parenthèse Covid 19 a mis en lumière la difficulté des teilleurs à expédier le lin vers l’Asie faute de suffisamment de filatures en Europe. Dans le même temps, une dynamique est née dans le Finistère. Après des essais concluants il y a 3 ans, aujourd’hui 2 acteurs proposent aux agriculteurs d’implanter du lin textile autour de leurs bases respectives de Commana (Guillaume Letur, Teillage de Bretagne) et Landivisiau (Dominique Le Nan, Bretagne Lin). Environ 800 ha ont été produits cette année avec des rendements et des qualités satisfaisants au regard de la zone de production habituelle.

Le lin textile : des usages diversifiés

Le lin fibre est principalement valorisé à travers ses fibres longues qui permettent de produire du fil pour l’industrie textile. Il entre également dans les matériaux biosourcés : il se retrouve dans les équipements automobiles, les coques des bateaux, des prothèses. Toutes les parties de la paille de lin trouvent un usage : industrie textile, matériaux composites, paillages, isolation, énergie…

Une dynamique pour durer

Avec le changement climatique, le bassin linier français connait des revers selon les années. Malgré l’augmentation des surfaces, la demande est toujours active : la qualité du lin français est reconnue. Le climat breton convient au lin textile : un climat tempéré avec des alternances de soleil et d’humidité. Le monde du lin regarde donc la Bretagne avec intérêt. Pour les 2 acteurs finistériens, il s’agit de se développer pour pouvoir alimenter des unités de teillage : il s’agit de disposer de 2 unités qui nécessiteront chacune 4 000 ha de lin. Dès 2024, les projets de teillage devraient voir le jour pour être opérationnels en 2025. En attendant, le lin produit est transporté vers les teilleurs normands et du Nord. Les lins teillés en Bretagne pourront approvisionner la filature qui est prévue près de Morlaix. Dans le même temps, les marges brutes lin sont attractives : de l’ordre de 3 300 à 5 300 €/ha selon la qualité des fibres longues en conventionnel comme en AB (source CERFRANCE SN pour 2022). La production bio ne représente que 0.3 % de la production française en 2022. Pour autant, la culture a tout son intérêt dans les rotations bio.

Le lin textile, un exemple agronomique

La culture du lin textile fait appel au respect de l’agronomie. Elle demande de respecter la structure du sol (pas de tassement, respect de bonnes conditions pédoclimatiques) sans être gourmande en fertilisation. Les besoins en azote sont de l’ordre de 80 uN. Selon les mesures de RSH, des apports d’azote pourront être nuls. C’est principalement une culture de printemps avec un cycle court : après un semis fin mars à mi-avril, la récolte démarre à la mi-juillet par l’arrachage pour se terminer par l’enroulage vers la fin août. Le lin préfère des sols profonds. En rotation tous les 7 ans, elle est un très bon précédent céréale. C’est une espèce à part qui permet de casser les cycles de bio-agresseurs et qui contribue à la diversité des rotations.

Une organisation qui se structure

Le développement de la filière lin textile a été possible grâce à l’initiative de Guillaume Letur depuis Commana (29) avec l’arrivée du matériel de récolte spécifique au lin : arracheuse, retourneuse, enrouleuses. A la suite, Dominique Le Nan a participé à la constitution d’une CUMA dédiée à la récolte du lin : Breizh Lin. En plus de disposer du matériel de récolte, Il faut organiser les semis selon les secteurs pour que la logistique suive et puisse faire face à la récolte et aux aléas climatiques : une fois arraché, le lin doit rouir  avec l’alternance de soleil et d’humidité. Enroulé, il sera stocké à l’abri avant son départ vers le teillage. Pour que les récoltes futures se réalisent sereinement, du matériel complémentaire sera nécessaire : CUMA, ETA et producteurs déjà engagés seront amenés à s’équiper à côté de l’existant. Par ailleurs, d’autres projets de développement du lin textile se profilent en Bretagne.

Un développement en marche

Avec l’automne, c’est plus calme du côté du lin textile : les cultures sont ramassées et les balles attendent de rejoindre le teillage. C’est là que la valeur des lins va s’exprimer : techniquement et économiquement. En attendant, les surfaces de lin pour l’an prochain se contractualisent au fur et à mesure. Le périmètre de production du départ s’étend. Des points d’information sont proposés par les acteurs bretons de la filière. Les Chambres d’agriculture de Bretagne ont contribué au développement de cette filière en proposant aux agriculteurs en proximité de Commana et Landivisiau la possibilité d’implanter des surfaces de lin. Les plateformes variétés et désherbage mécanique mises en place par les Chambres d’agriculture ont permis de mieux faire connaître cette culture.

Des formations sont également proposées. Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à contacter nos référents des Chambres d’agriculture de Bretagne.


Contacts :

Paul LANDRAIN -  Conseiller Agronomie  AB - Tél. : 07 89 67 22 26 - Mail : paul.landrain@remove-this.bretagne.chambagri.fr
Colette QUATREVAUX - conseillère en AB - Tél. : 06 88 27 89 92 – Mail : colette.quatrevaux@remove-this.bretagne.chambagri.fr,
Cécile GOUPILLE - Conseillère agronomie  Tél. : 06 73 66 57 20 – Mail  :  cecile.goupille@remove-this.bretagne.chambagri.fr 

 

 

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