Comment concilier autonomie et travail en système laitier Bio ?

Au GAEC Douillet au Val d’Izé, les 2 associés, Romain et René Chevrel ont adopté une stratégie économe et autonome afin d’être moins dépendants des intrants. Pour eux, c’est un gage de pérennité. Ils ont aussi fait des choix d’investissement pour la traite et pour le pâturage et de délégation des travaux et des génisses pour réduire leur temps de travail. Leur objectif est de travailler moins mais de gagner plus.

Le parcours de Romain

Association père-fils, Romain Chevrel s’installe avec son père René en 2013 en ayant parcouru plusieurs continents. Curieux, il n’hésite pas rencontrer des éleveurs d’Irlande ou de Suisse avec le groupe animé par la Chambre d’agriculture pour optimiser son système herbager.

La ferme aujourd’hui

Aujourd’hui, 2 associés et un salarié sont présents sur la ferme en système robot 2 stalles. 120 vaches laitières Prim’Holstein x Rouge Norvégienne sont présentes avec un objectif de produire plus de lait avec 125 vaches pour optimiser les surfaces et le bâtiment. 692 000 litres de lait sont vendus avec 6 000 litres de lait/vache. Le coût alimentaire troupeau est de 59 €/1 000 l de lait et l’EBE avant MO de 333 €/1 000 l de lait
Un système alimentaire économe et autonome
L’alimentation du troupeau est essentiellement à base d’herbe. Le pâturage est exclusif d’avril à fin juin. Les 25 ha de pâturage supplémentaires permettent d’augmenter la durée de pâturage et d’envisager le pâturage hivernal. Le pâturage avec un fil avant pour stimuler l’appétence s’organise autour de 2 périodes au robot : 2h à 15h et de 15h à 2h. Près de 3 t de MS de pâturage sont valorisées par vache en système robot. Le maïs Epi ainsi que le RGH – trèfle violet déshydratés par DESHYOUEST (100 €/t) est distribué exclusivement au robot à raison de 1.5 kg de maïs/vache. Le Trèfle violet déshydraté est distribué quant à lui en fonction de la valeur de l’herbe.

Une optimisation de la valeur ajoutée par heure travaillée

Chez les Chevrel, chaque poste de travail est mesuré pour gagner en efficacité. Le remplacement de la litière paille en logette permet par exemple de gagner 28 jours sur l’année. La délégation de l’élevage des génisses après 6 mois permet de gagner avec l’alimentation 750 heures par an mais aussi de gagner en UGB lait plus rentable dans leur système (gain de 10 000 €). L’absence de matériel sur la ferme limite les pics de travail. D’avril à juillet, les vaches n’ont pas accès aux logettes, cornadis. De même, ils ont opté pour l’insémination à 100 % par les associés pour limiter la gestion des animaux. Dans cette organisation, avec un salarié, les associés peuvent prendre de 4 à 5 semaines de vacances, avoir 2 weekends sur 3, un jour RTT (le mercredi pour Romain) et travailler 35-45 heures par semaine de 9h à 12h30 et 14h à 18h weekend compris. Pour Romain, il est important d’approcher sa rémunération qu’il estime entre 42 et 50 € d’EBE à l’heure aujourd’hui et qui pourra évoluer en optimisant les effectifs dans le bâtiment.

Au départ de René en retraite, Romain souhaite conserver ses objectifs de temps de travail pour garder ses engagements extérieurs. Pour se faire, il souhaite renforcer son efficacité économique avec un système herbagé autonome à 100 %.

Christèle BUREL - Conseillère Agriculture Biologique – Tél. 06 37 79 84 47 – Mail : christele.burel@remove-this.bretagne.chambagri.fr