Echanger entre producteurs bio : plusieurs groupes cultures constitués sur la Bretagne

Plusieurs groupes d’échange sur les productions végétales bios existent en Bretagne. Le programme est déterminé par les participants, en fonction de leurs objectifs et de l’actualité. Les rencontres de 4 à 5 par an sont proposées sur une journée ou en bouts de champs de 2h à ½ journée.

Pour appuyer les échanges, des plates-formes d’essai peuvent être mises en place dans les fermes. Elles constituent un bon support pour évaluer l’intérêt des pratiques.

Il est possible de communiquer et d’avoir de l’information en dehors des journées d’échange, via WhatsApp, ainsi qu’en appelant les conseillers pour répondre aux questions au fil de l’eau.

Les thématiques abordées concernent majoritairement les rotations, le travail du sol et la gestion des adventices. Plusieurs groupes bretons souhaitent aujourd’hui travailler sur la réduction du travail du sol. Le groupe permet de s’inspirer de ce qui se fait ailleurs, pour gérer la prise de risque qu’engendre un changement de pratique et « Avoir le retour des collègues qui sont confrontés aux mêmes situations que nous »

Thomas Dubois, éleveur de porc sur paille et céréalier bio – Pleslin Trigavou du Groupe culture bio Est 22 témoigne.

Peux-tu rapidement nous présenter ta ferme et ton installation ?

Fils d’agriculteur, m’installer un jour était pour moi une évidence, en porc sur paille. Mon installation date du printemps 2021, j’ai racheté une ferme conventionnelle. J’ai ensuite remplacé les caillebotis par des aires paillées et j’ai converti les terres en bio. Aujourd’hui, nous développons la vente directe aux particuliers et aux collectivités.

A quels principaux défis as-tu eu à faire face depuis ton installation ?

On peut dire que l’installation a été mouvementée avec l’inflation, la baisse de la demande sur les produits bio, l’augmentation du prix des céréales et du carburant. Aujourd’hui, nous essayons de trouver de nouveaux marchés en allant vers les collectivités.
En ce qui concerne les cultures, la priorité était de recréer une rotation cohérente, de ramener de la vie dans le sol. Les parcelles étaient en maïs sur maïs depuis au moins dix ans, avec apport de lisier de porc. Ce que j’ai observé, c’est que la première fois que j’ai labouré, des goélands et des mouettes sont venus voir derrière la charrue et ils sont vite repartis. Il ne devait pas y avoir beaucoup de vers de terre ! Aujourd’hui, quand je laboure, ils restent derrière la charrue. C’est un indicateur !

Quels sont tes principaux objectifs sur les cultures dans les années à venir ?

Mon objectif, c’est de mettre en place une rotation avec 3 ans de prairie et de luzerne pour améliorer la fertilité du sol et faciliter la gestion des cultures ensuite. En grandes cultures, je produis du maïs, de l’orge-pois, de la féverole, du triticale pois, du seigle, du sarrasin.

En quoi échanger en groupe te permet d’avancer vis-à-vis de tout ça ?

L’avantage, c’est d’avoir des conseils des uns et des autres qui ont déjà fait des tests sur leurs fermes. On peut expliquer les problèmes que l’on a à un instant « t » à des collègues qui y ont déjà été confrontés.
Via WhatsApp, on peut échanger sur les densités de semis, on voit qui a commencé ses désherbages… Il y a des échanges intéressants, même si on ne participe pas, on lit et on a l’info.
Avoir aussi un technicien référent qui se rend disponible, ça permet de se sécuriser, au fur et à mesure qu’on se pose des questions.

Est-ce que tu as des idées de thématiques que tu aimerais aborder l’année prochaine ?

En septembre, ce serait intéressant que l’on échange sur les variétés céréales, sur quels critères les choisir, qui a prévu de semer quoi et pourquoi ? On pourra échanger aussi sur les actualités de chacun. Moi, par exemple, cette année, j’ai testé du sorgho car, contrairement au maïs, on n’a pas besoin de le sécher avant de le stocker. Je pense qu’il serait aussi intéressant de reparler du désherbage et des préparations de sol : comment éviter les mottes, les itinéraires de préparation avec les outils à dents.

Propos recueillis par Anne Laporte

Des groupes d’échanges bio existent dans différentes filières

En poules pondeuses

Le groupe Poules Pondeuses GIEE a pour vocation l’émergence de dynamiques collectives autour de thématiques choisies par les agriculteurs membres. Les sujets abordés se concentrent ainsi sur des aspects économiques, techniques, environnementaux ou sociétaux. Le groupement, basé à Ploërmel, compte actuellement 11 agriculteurs produisant sous des systèmes différents (Bio, Plein air, Label). Le groupe est ouvert aux nouveaux adhérents.

Contact : Pauline CHEREL, Animatrice - Tél. : 06 07 51 94 97

En lait

La Bretagne compte 7 groupes lait bio. Des groupes mixtes existent aussi, souvent avec un système fourrager herbager. Les thématiques couvrent à la fois des domaines économiques et techniques comme la productivité des prairies, l’analyse des résultats économiques, la mise place de la monotraite, le pâturage hivernal, le bilan carbone.
Contactez votre antenne locale pour en savoir plus.

En porcs

En construction, un groupe d’éleveurs avec 2 profils : l’un travaillant en filière longue, l’autre en circuit court. La demande du groupe porte sur la valorisation et l’explication du label AB en production porcine. Les producteurs se mettront en situation de communication vers le grand public notamment via les réseaux sociaux en se faisant épauler par des experts dans le domaine de la communication.
Contact : Nicolas Kolytcheff, 07 88 39 32 15