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Frères de poules et souches à double fins comme alternatives à l’ovosexage

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Après l’interdiction de l’élimination des poussins mâles, l’ovosexage s’est développé mais l’élevage de souches double fins ou des frères de poules sont à l’étude.

Les élevages de poules pondeuses utilisent majoritairement des poules à haute performance, sélectionnées principalement sur leur productivité et la qualité de leurs œufs. Elles sont difficilement valorisables pour leur viande, d’où la pratique de l’ovosexage. Mais les souches à double fins (poulets et œufs), moins performantes, pourraient rencontrer les attentes de consommateurs engagés sur des marchés restreints. Des recherches restent à mener sur les programmes alimentaires des races à double fins potentiellement moins exigeantes, ce qui réduirait les coûts de production.

Les frères de poules pondeuses : répercuter les coûts sur les œufs ?

On appelle frères de poules, les mâles des souches de poules pondeuses brunes classiques (Hyline brown rural et Warren). Le projet YOONG porté par l’ITAVI a évalué les différentes alternatives à l’ovosexage. Ainsi les performances des frères de poules ont été comparées à celles d’un poulet type label (JA S757N) : 93 jours d’élevage ont été nécessaires pour atteindre un poids vif d’environ 2 kg (1,2 kg de poids carcasse), soit 16 jours d’élevage supplémentaires pour 300 g de moins, avec un léger avantage pour la Warren. L’indice de consommation augmente également de près de 30 %. Malgré un prix d’achat du poussin moitié moins cher, le coût de production des frères de poules entraîne une hausse du coût de production de plus de 30 % par rapport au JA pour un produit qui ne correspond pas aux standards habituels de poulet de chair. Même en répercutant ces coûts sur les œufs, la question du marché et de l’impact environnemental se posent.

Les souches à double fins : à la recherche du bon compromis

Les projets YOONG et PPILOW, ce dernier coordonné par l’INRAE en AB, ont tous les deux étudiés l’élevage de souches à double fins. Sans surprise, les performances en ponte comme en chair des souches à double fin sont dégradées par rapport aux souches témoins : 30 à 40 œufs de moins, une croissance moins rapide en chair (quelques jours à 1 mois de plus pour atteindre les 2 kg selon la souche) et un indice de consommation plus élevé en ponte comme en chair. Le coût de production au kg en chair a été évalué à + 8 % dans YOONG et + 20 à 38 % en bio dans PPILOW par rapport aux souches label (JA 757 et JA 657). Il existe une multitude de souches à double fins, ce qui rend l’analyse complexe.

Illustration de la différence de présentation des carcasses selon les races élevées.
(Source/ Aviforum)

Adapter les systèmes d’élevage

Les souches à double fins sont plus actives que les souches classiques. Des comportements agressifs ont pu être observés sur certains lots de frères de poules et de souches à double fins à partir de 60 jours (puberté). Ces comportements sont en partie contrôlés par des enrichissements et/ou l’accès à un parcours. Le projet PPILOW a également montré des différences sur l’utilisation des parcours, ainsi que sur la sensibilité des poulets de souches à double fins aux conditions d’élevage et aux conditions extérieures.

Pistes de travail pour trouver des alternatives à l’ovosexage

Des études complémentaires doivent être menées sur les souches à double fins. L’aliment constitue la première charge. Si les animaux élevés sont moins exigeants, cela pourrait avoir un impact à la fois sur les coûts de production ainsi que sur l’impact environnemental de la production. D’autre part, pour les éleveurs intéressés par ces alternatives, une réflexion doit être menée sur la valorisation des produits et la répartition des coûts de production entre chair et œufs.


Contact :

Félicie AULANIER, Chargée d'études Bien-être animal et productions alternatives avicoles, 06.49.41.57.79, felicie.aulanier@bretagne.chambagri.fr

 

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