Installation en agriculture : témoignage de Nicole Varnier

La COVID vous amène à vous installer ?
J’ai quitté l’Australie fin 2019 au moment où les incendies ravageaient tout. Je suis revenue avant la COVID, avec une idée en tête : produire à manger. Mes connaissances en maraîchage n’étaient pas suffisantes pour m’installer. Je n’ai pas non plus de terres. Comment être agricultrice sans terre ? La culture de champignons m’a paru intéressante.  A travers mes stages, j’avais des connaissances sur le sujet et je me suis évidemment formée. En 2021, j’ai créé mon entreprise sur Erquy.
De quels appuis avez-vous bénéficié ?
Comme Anne, ma famille m’a soutenue. Un ami de mon père a aussi mis à ma disposition un ancien poulailler pour construire mes 2 premières serres de 30 m². Et depuis, j’en ai ajouté 2 supplémentaires et une 5ème est en chantier. Le réseau est essentiel lorsqu’on démarre.

Produire, vendre et transformer : cela demande de l’organisation ?
On va dire que je ne chôme pas ! J’ai une organisation bien rodée. La culture de champignons, c’est technique voire fragile. Donc, je ne peux pas me permettre de ne pas être vigilante. Du lundi au samedi, je suis à temps plein. Pourtant, dès mon installation, m’investir dans un réseau était une priorité, car il me semblait nécessaire de rencontrer d’autres agriculteurs et agricultrices et de me construire un réseau. A l’issue de la journée « Agriculture au féminin » à Plérin, organisée par les Chambres d’agriculture, j’ai intégré le comité de pilotage « Agriculture au féminin ». C’est super intéressant pour se motiver. C’est un groupe qui remet les femmes en avant et qui donne des clés d’épanouissement personnel et professionnel.

Quels messages voulez-vous passer aux femmes qui abandonnent leurs projets d’installation ?
Faire une pause, changer de projet, c’est normal, mais abandonner par manque de confiance, je dirai que c’est injuste. L’erreur constitue un apprentissage et non un échec. Persévérance et ténacité riment ensemble. Chercher des appuis, activer le réseau, changer de projet et reporter les échéances pour mieux bâtir sont un ensemble d’encouragements pour aller de l’avant, Mesdames.

Propos recueillis par
Nabila GAIN NACHI
Chargée de mission Egalité-Parité – Chambre d’agriculture Bretagne

Mise en relation
Anne POULIQUEN
Conseillère Installation Entreprise 29 - Chambres d’agriculture Bretagne