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Les marges des cultures bio en 2023

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La crise du bio met à mal la rentabilité économique des grandes cultures.

La baisse de la consommation de produits bio fragilise les filières bio végétales et animales, toutes deux interdépendantes notamment via la fabrication d’aliments du bétail. Grâce aux données issues des groupes d’agriculteurs bio animés par la Chambre d’agriculture de Région Bretagne, nous disposons de quelques indicateurs économiques pour évaluer les marges des cultures bio en 2023.

Un marché morose

Les grandes cultures bio ont pour principaux débouchés la fabrication d’aliment du bétail et la meunerie. Malgré le ralentissement, voire l’arrêt des conversions, la collecte de céréales a progressé de 7 % en 2023 par rapport à 2022. Face à cette offre qui croît, la demande se réduit. Au cours des 2 premiers mois de la campagne de commercialisation 2023/2024, les quantités utilisées ont baissé de 7 % en alimentation du bétail et de 9 % dans la meunerie. L’export permet de dégager les excédents mais logiquement les prix sont nettement orientés à la baisse.

Céréales pures : des marges négatives sans les aides PAC

Pour la récolte 2023, des marges semi-nettes ont été calculées : au produit grain (rendement x prix de vente) sont retirées les charges d’intrants (semences), la mécanisation et la main d’œuvre (du labour à la récolte) et le fermage. A noter que le prix de vente est un acompte payé à la moisson, des compléments de prix sont possibles jusqu’à juin prochain. En céréales fourragères (blé, orge, triticale), pour un rendement moyen de 30 q/ha et un prix de vente de 190 €/t, la marge semi-nette moyenne est de -139 €/ha. En blé meunier, la marge est de -150 €/ha pour un rendement de 30 q/ha et un prix de vente de 250 €/t. En 2022, les marges se situaient autour de 900-1 000 €/ha. Même si une partie de la main d’œuvre affectée à la culture est intégrée dans le calcul, ces marges négatives ne permettent pas de dégager un revenu de la production. Ce n’est qu’après addition des aides PAC que la marge redevient positive. L’aide PAC moyenne a été estimée à 440 €/ha (DPB + Eco-régime + Paiement redistributif + MAB). La marge semi-nette est alors d’environ 300 €/ha pour les céréales pures.

Les mélanges céréales-protéagineux

Les mélanges permettent d’obtenir de meilleures marges que les céréales pures, mais encore une fois très inférieures à la référence habituelle voisine de 800-1 000 €/ha. En 2023, avec les prix d’acompte ci-dessous, les marges sont proches de zéro. Même un rendement par exemple de triticale féverole de 45 q/ha vendu à 208 €/t ne donne une marge que de 270 €/ha sans aides PAC et de 710 €/ha avec les aides.

Le maïs reste une valeur sûre

Même si les investissements sont élevés – semences, épandages d’effluents, récolte – et le rendement sensible à la météo, le maïs reste une culture permettant de dégager de bonnes marges. Le rendement moyen dans notre échantillon est très bon : 75 q/ha secs (de 48 à 85). Même si le prix de vente a nettement baissé en 2023 (170 €/t net de séchage dans notre échantillon), la marge semi-nette moyenne est de 342 €/ha sans les aides et de 743 €/ha avec les aides PAC.
Les perspectives d’amélioration du marché restent fragiles, tant que l’inflation freine la consommation de produits bio. Des compléments de prix pourraient arriver en cours d’année mais ils devraient rester modestes a priori.


Contact :
Lionel QUERE, Conseiller en agronomie,
Tél 06 22 53 21 41
Mail : lionel.quere@remove-this.bretagne.chambagri.fr


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