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Maximiser le pâturage avec un robot de traite

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Pâturer avec un robot de traite et réduire son concentré, c’est l’allié d’un coût alimentaire maîtrisé. Retour sur l’expérience de la station de Trévarez et celle du GAEC de Carmoise.

La maîtrise du coût alimentaire est la clef de voûte de la performance. En bio et traite robotisée, la station de Trévarez mesure les conséquences du maxi-pâturage et du zéro concentrés. En élevage, le GAEC Carmoise témoigne de sa stratégie au robot et en pâture.

Le système pâturant en bio de Trévarez basé sur l’autonomie alimentaire

Le troupeau bio de Trévarez est composé de 50 vaches laitières croisées (Holstein*Jersiaise*Normande). Il est 100 % croisé. Le système est basé sur l’autonomie alimentaire avec un maximum de pâturage dès les premiers jours de vie et avec deux périodes de vêlages (printemps et automne).  

En effet, les vaches sont en système 100 % pâturage de mi-mars à mi-octobre depuis 2012, grâce à la mobilité du robot qui permet un accès à un parcellaire de 45 ares/VL durant la période. Un complément en enrubanné ou en surface complémentaire peut être réalisé en cas de manque de fourrage en été.

Cette expérience robot et maxi-pâturage a montré la faisabilité de concilier un système robotisé en agriculture biologique et une alimentation 100 % pâturage. Des adaptations ont été réalisées, avec une porte de tri pour l’accès aux parcelles de jour et de nuit (parcelles de 12 h), des chemins stabilisés et de l’eau accessible.

Le pâturage sans concentrés au robot de traite, un choix gagnant ?

Une autre étape a été franchie au printemps 2021 : supprimer le concentré distribué au robot quand la ration était équilibrée en 100 % pâturage. Les animaux ont continué à fréquenter le robot grâce à l’accessibilité permanent à des parcelles d’herbe fraîche après le passage au robot.

Avant 2021, 1 kg/vache/jour de méteil grain autoproduit (triticale, avoine, pois) ou de l’orge broyée était distribué au DAC du robot sur cette période.

Depuis 2021, les vaches laitières de Trévarez n’ont plus aucun concentré au robot d’avril à octobre. Seuls les animaux venant de vêler ont 1 kg/vache/jour de méteil grain pendant 4 à 5 semaines au printemps et à l’automne afin de répondre à leurs besoins physiologiques.

Les principaux résultats de la suppression du concentré au robot en 100 % pâturage ont été :

  • une fréquentation identique au robot de 1.7 de moyenne en système 100 % pâturage depuis 2013
  • pas d’effet sur la production laitière entre la situation avec ou sans concentrés quelques soit le stade de lactation
  • une économie de plus de 10 t de concentré/an
  • un coût alimentaire maîtrisé à 20 €/1 000 l au printemps en 100 % pâturage pour 2023.

La fréquentation du robot de traite sans concentré en situation de ration équilibrée est donc réalisable.

Témoignages éleveurs : Nathalie Bertho du GAEC de Carmoise (Guerlédan, 22)

1. En quelques lignes, pouvez-vous nous présenter votre exploitation et sa trajectoire actuelle ?

Nous sommes 2 associés travaillant au sein d’une exploitation de 98.4 ha en bio depuis 2021 et équipée d’un robot de traite depuis 2009. Nous trayons aves 1 stalle robot, 73 vaches PH pour 330 000 l vendu.

Notre assolement est constitué de 73 ha d’herbe, 9 ha de maïs, 3ha de miscanthus, 13 ha de méteil grain. Notre objectif actuel est de viser l’autonomie fourragère et en concentrés robot sur ces 98 ha.

Les 35 ares/VL actuellement pâturés nous permettent de fermer le silo de fin avril à juillet selon les années. Ce système combiné à un fonctionnement en paddocks jour/nuit avec libre retour au bâtiment et sortie au pâturage via la porte de tri du robot nous permettent d’assurer une moyenne de 2,1 traites/j/VL.

2. Quelle a été votre stratégie pour optimiser votre coût alimentaire en traite robotisée ?

Au niveau fourrager, nous avons travaillé sur la mise en place de parcelles de prairies temporaire de graminées avec plusieurs variétés de trèfles en fauche précoce conservées principalement en enrubanné. Nous maintenons également le maximum d’accessible au pâturage en utilisant de la chicorée pure (4 kg/ha) en intercultures d’été pâturables pour renouveler nos pâtures.

Nous avons cependant fait le choix de garder le lot de génisses de moins d’un an sur l’accessible des VL pour garder un suivi régulier. Une fois confirmées gestantes, ces dernières partent sur des sites éloignés (âge au vêlage : 26 mois).

Concernant les concentrés robot, nous produisons du triticale/féverole sous forme de grain aplati à la ferme par un prestataire. Ce mélange est utilisé pour alimenter les VL au DAC robot et les génisses. La marge brute en 2023 est de 364 €/1 000 l pour 48 % d’EBE/PT.

3. Quels sont vos conseils pour concilier pâturage avec une traite robotisée ?

Dans la mesure du possible, nous priorisons l’accessibilité au pâturage des vaches sur des sols portants pour pouvoir sortir sur la période la plus large possible selon les conditions météo.

En terme de gestion de l’herbe, nous n’hésitons pas à recouper des paddocks pour offrir de la nouveauté chaque jour en vue de maintenir une dynamique de circulation. Le débrayage des parcelles nous permet de se laisser un temps de retour adapté à la pousse pour nous garantir un pâturage correct.

Nous adaptons le niveau de saturation de la stalle pour tolérer des temps sans traite, cela nous parait être une condition indispensable. Ceci nous permet d’atteindre des fréquentations entre 1,8 et 2,2 traites/j selon la saison. Nous focalisons notre suivi de la fréquentation/échecs de traite sur les primipares et vaches en début de lactation qui doivent rester selon nous en dessous de 12 h d’intervalle de traite.


Contacts :

Claire CARAES,claire.caraes@remove-this.bretagne.chambagri.fr, 06 30 69 06 27
Arnaud COUSI, arnaud.cousi@remove-this.bretagne.chambagri.fr, 06 30 15 02 96

 

 

Robot de traite mobile et pâturage à la ferme expérimentale biologique de Trévarez


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