Résilience des systèmes fourragers bio face au changement climatique

Depuis plusieurs années, la ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou  conduite en agriculture biologique travaille sur l’adaptation au changement climatique. En effet, la ferme est un observatoire avancé avec ses 650 mm de précipitation annuelle, son sol argilo calcaire peu profond et sa forte alternance hydrique. Dans ce contexte pédoclimatique limitant, l’enjeu est d’étudier les ressources utilisables pour sécuriser le système fourrager et de maximiser le pâturage avec des techniques innovantes.

Adaptation des mélanges prairiaux pour améliorer la productivité

L’association RGA/TB atteint ses limites ces dernières années. La forte alternance hydrique freine le RGA sensible à la sécheresse. Un mélange fétuque élevé + ray-grass anglais + trèfle blanc + trèfle hybride + lotier corniculé est mis au point dans le but d’améliorer la productivité et favoriser un redémarrage automnal précoce. Bilan : 1,5 t de MS en plus par hectare en moyenne.

Des implantations d’automne gage de réussite

Le constat de ces dernières années marquées par des fins d’été trop secs, avec des problèmes d’implantation et de salissement par la suite et par des printemps humides avec des implantations tardives, a conduit la ferme à tester des implantations dans le but de :

• réduire le salissement en occupant la place avec l’implantation des céréales
• contourner la sécheresse de fin d’été avec une implantation plus tardive
• accroître la production à l’échelle de la rotation.

Il ressort que l’implantation à l’automne est à privilégier. La prairie implantée se compose de 10 kg/ha de fétuque élevée, 8 kg/ha de ray-grass anglais et 3 kg/ha de trèfle blanc, de trèfle hybride et de lotier corniculé. Pour les espèces du méteil, le choix s’est arrêté sur un triticale pour la céréale à 300 kg/ha pour sa facilité d’implantation.

La ferme s’engage vers le 0 fioul

Engagée dans un plan de décarbonation de ses activités, la ferme privilégie le 0 fioul consommé en partant du principe que la vache pâture (c’est 3 à 4 fois moins couteux que des stocks) et qu’il y a en plus une restitution directe de matière organique limitant l’épandage. C’est ainsi que plusieurs techniques sont testées. Le « Bale grazing » consiste à prédisposer des bottes d’enrubanné ou de foin à l'automne sur une parcelle de préférence assez portante destinée à être pâturée au cours de l’hiver. Le test consiste à vérifier les performances zootechniques et l’impact sur la prairie. En parallèle, le pâturage hivernal et le pâturage de foin sur pied (sur la saison estivale depuis 2 ans, sur des animaux à faibles besoins) sont aussi en cours de test. Ces derniers tests limitant l’utilisation du tracteur restent à consolider sur les prochaines années.

Contact :
Christèle BUREL, Conseillère Agriculture Biologique - Tél : 06 37 79 84 47
Mail :  christele.burel@remove-this.bretagne.chambagri.fr