mercredi 03 juillet 2024
Résultats techniques et économiques auprès d’élevages de poules pondeuses bio
Adaptation au marché, application du nouveau cahier des charges bio, inflation, influenza aviaire, voilà les principaux défis de la filière ponte en AB depuis fin 2021. Comment les élevages réagissent dans ce contexte ? Cet article présente les résultats d’une enquête réalisée auprès de 18 éleveurs bio (22 lots) sortis entre mi 2021 et mi 2023.
Influenza aviaire, guerre… bousculent les élevages de poules pondeuses bio
En 2021, l’épidémie d’Influenza aviaire change d’échelle avec une aire géographique et une plage temporelle beaucoup plus étalées. Sur la saison 2021-2022, ce sont 3,5 millions de pondeuses et 1 million de poulettes qui ont été abattues en France. Ces abattages associés aux mesures de restriction des mouvements ont fortement limité la production, compensée en petite partie par l’allongement de certains lots. Côté marché, la guerre en Ukraine depuis début 2022 a entrainé une forte inflation qui s’est traduite par une réduction de la demande en œufs bio et la déconversion d’un million de poules pondeuses.
Des résultats techniques et économiques marqués par une forte hétérogénéité
Les performances sur les lots conduits en bio sont particulièrement hétérogènes avec des indices de consommation de 136 à 186 g/œuf, et des taux de ponte compris entre 61 et 87 %. Les moins bons résultats sont liés à des problèmes d’alimentation, de qualité de ponte (retard et pic de ponte faible) ou sanitaires. Côté économique, on constate une hausse moyenne du prix de l’aliment de 70 €/tonne entre les lots démarrés mi 2021 et ceux démarrés fin 2021. En 2021, avant les hausses liées à l’évolution de la règlementation bio et l’introduction de l’ovosexage, les poulettes étaient achetées entre 6 € et 6,5 € en Bretagne. La moitié des 13 lots bio ont une MPA (Marge Poulette-Aliment) comprise entre 8,6 et 12,73 €/poule/an. En contrat de reprise, les marges poulette-aliment et marges brutes semblent se réduire régulièrement depuis 2016, tandis que les résultats en intégration semblent plus variables.
Des éleveurs passionnés mais préoccupés
Les premiers mots cités par les éleveurs pour qualifier leur métier sont « passionnant » mais également « l’adaptabilité ». L’instabilité et l’incertitude sont également mises en avant, ce qui correspond aux préoccupations grimpantes pour les éleveurs également interrogés sur cet aspect. La variabilité du marché bio et les inquiétudes quant à la santé des animaux (piquage, vermifuge, aliment) sont spécifiques aux éleveurs bio en lien avec l’évolution de la règlementation.
Contact :
Félicie AULANIER - Chargée d'études Bien-être animal et productions alternatives avicoles - felicie.aulanier@ - 06 49 41 57 79 bretagne.chambagri.fr
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