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Variabilité du coût alimentaire et du revenu en élevage lait bio

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Le groupe lait bio de Questembert lors d’une rencontre analyse économique - Crédit photo : Romain rétif, Chambre agriculture de région

Les systèmes bios se sont diversifiés ces dernières années. Quels sont les impacts sur le coût alimentaire et le revenu ?

Avec les conversions importantes en agriculture biologique de 2015 à 2019, les systèmes laitiers bios se sont diversifiés. Des systèmes avec plus de maïs ensilage sont apparus. Quels sont les impacts sur le coût alimentaire et le revenu ? A partir des analyses économiques réalisées en groupe d’échanges, nous avons défini quelques repères.

Une synthèse de 57 fermes bios

Dans le cadre des groupes lait de la Chambre d’agriculture de Région Bretagne, des analyses économiques ont été réalisées dans 57 fermes bios réparties sur la Bretagne. Les résultats sont issus des comptabilités 2021-2022. Les exploitations ont été classées en 3 catégories permettant une analyse par système : les systèmes 100 % herbe, les systèmes < 10 % de maïs ensilage dans la SFP (6 % en moyenne) et les systèmes > 10 % de maïs ensilage (16 % en moyenne).

 Quels repères de coût alimentaire par système ?

Le système tout herbe est le plus économe avec une moyenne de 43 € pour 1 000 litres vendus de coût alimentaire troupeau (figure n°1). La recherche de 100 % d’autonomie et la maximisation du pâturage font la réussite de ce système. La distribution de concentrés est très limitée, avec 75 kg par vache et par an en moyenne. Ce sont principalement des minéraux et un peu de concentrés produits sur la ferme. Pour les systèmes à plus de 10 % de maïs ensilage, on observe peu d’écart sur le coût alimentaire total, avec un coût entre 70 et 75 € pour 1 000 litres. Ces systèmes ont plus de stocks consommés, avec souvent des contraintes liées à la structure d’exploitation, notamment un parcellaire de pâturage accessible limité. Les quantités de concentrés sont également supérieures, respectivement de 290 kg par vache pour le système < 10 % de maïs ensilage et 350 kg pour le système > 10 % de maïs ensilage. Néanmoins, elles restent majoritairement maîtrisées dans le groupe et dépassent rarement les 500 kg par vache par an. Les systèmes avec maïs ensilage recherchent également un niveau de production plus élevé : plus de 5 000 litres de lait vendus par vache contre une moyenne à 3 600 litres vendus en système tout herbe.

Figure n°1 : Repères de coût alimentaire du troupeau par système

Une variabilité plus forte intra-système

Entre les systèmes tout herbe à 43 € pour 1 000 litres de coût alimentaire et système avec du maïs ensilage à 70-75 € pour 1 000 litres de coût alimentaire, l’écart est de 30 pour 1 000 litres. Ces repères moyens cachent cependant une forte variabilité au sein d’un même système (figure n°2). En effet, on observe jusqu’à 75 € de différence en système tout herbe et 100 € dans les systèmes avec du maïs ensilage.

Figure n°2 : Coût alimentaire du troupeau des 57 fermes bios

Pas d’effet système sur le revenu disponible

Le revenu disponible moyen de l’ensemble des exploitations est de 42 000 € par UTH exploitant. Avec une forte variabilité des résultats, on n’observe pas d’effet des systèmes sur le revenu (figure n°3). Les systèmes avec plus de maïs ensilage ont des charges plus élevées mais qui sont compensées par l’effet dilution du volume de lait. La dilution des charges fixes et des annuités permet de maintenir les coûts de production. Parmi les exploitations avec de plus faibles revenus (moins de 15 000 € par UTH), on ne remarque pas d’effet du volume de lait par UTH, ni un dérapage sur les charges opérationnelles et charges de mécanisation et bâtiment. En revanche, on constate des annuités supérieures à 130 € pour 1 000 litres et des niveaux plus élevés sur les diverses charges fixes (foncier, main d’œuvre, divers).

Figure n°3 : Revenu disponible € par UTH exploitant

L’analyse de ces mêmes critères sur les exercices 2022-2023 permettra d’observer comment les systèmes évoluent dans un contexte de prix du lait moins favorable et de flambée des charges.


Contact : Céline BESSOU - Conseillère et chargée d'études - Email : celine.bessou@remove-this.bretagne.chambagri.fr - Tél. : 06 15 16 06 53


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