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Filière grandes cultures bio : quelles perspectives pour 2024 ?

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A Pacé (35), 8 collecteurs de grandes cultures bio se sont réunis pour échanger avec les agriculteurs sur les perspectives pour la campagne à venir.

La filière grandes cultures n’échappe pas aux conséquences de l’évolution récente du marché bio. Aussi, le 22 février dernier, une réunion d’échanges entre collecteurs et producteurs bio s’est tenue à Pacé (35). Elle a été l’occasion pour les agriculteurs comme pour les collecteurs d’exprimer leurs craintes et leurs besoins pour la campagne 2024.

Une campagne 2023 marquée par plus de stocks et de déclassements

Autour de la table, se retrouvent Terrena bio, Agrial, la Minoterie Prunault, l’UFAB, Cap’AB, Les Greniers Bio d’Armorique, AgroLogic et Mon Grain réunis à l’initiative de la FRAB dans cette réunion organisée par Agrobio 35. Le bilan de la campagne 2023 est similaire d’une structure à l’autre : la collecte est en hausse mais les utilisations en baisse ont entraîné une hausse significative des stocks. Certains annoncent des stocks actuels de 15 à 20 % de la collecte passée, qui seront probablement déclassés pour éviter un report de stock qui ne sera pas absorbable en 2024. En effet, l’arrêt temporaire ou définitif d’ateliers porcins ou de poulaillers a eu un fort impact sur les utilisations de céréales bio en FAB, si bien que le déclassement a souvent été la solution pour gérer des stocks croissants. D’autres collecteurs ont été contraints d’arrêter la collecte une fois les silos pleins. L’entreprise Mon Grain a été la moins impactée car elle accompagne et travaille avec des producteurs ayant un stockage tampon ou longue durée à la ferme, ce qui a permis de temporiser la collecte.

Quelles perspectives pour la collecte des grandes cultures 2024 ?

Cette situation entraîne une adaptation des stratégies de collecte pour 2024. Certains, comme Terrena, annoncent un déclassement systématique des récoltes en C2. D’autres souhaitent se concentrer sur des filières de qualité (avoine de floconnerie, blé meunier…) ou visent une baisse de volumes collectés pour les espèces qui leur ont posé le plus de difficultés. Ainsi, Cap’AB ne recherche plus de gros volumes fourragers et les Greniers Bio d’Armorique maintiendront leurs volumes de céréales mais vont réduire leur collecte de colza. Il est vivement recommandé de contractualiser pour sécuriser vos débouchés. D’ailleurs, des structures comme l’UFAB collectent exclusivement des volumes contractualisés.

Contractualiser, mais à quel prix ?

La contractualisation a été au cœur de nombreux échanges. Producteurs comme collecteurs ont besoin de visibilité et chaque collecteur fonctionne différemment. La conjoncture amène à des réflexions et des évolutions, notamment sur la manière de payer les producteurs. A cause de la volatilité du marché, de plus en plus de contrats sont proposés sans prix. Selon les collecteurs et les espèces engagées, certaines sont payées avec un prix de campagne, d’autres contrats sont avec un prix ferme. Les agriculteurs présents ont mis en avant le besoin d’avoir un prix connu dès la contractualisation. Si les collecteurs présents se sont dits prêts pour y travailler en concertation avec les producteurs et les acheteurs à l’aval, le manque de débouchés est un frein majeur pour que ce travail ait lieu dans l’immédiat.
Prix mis à part, il est possible de s’engager sur un volume ou sur une surface. Pour les cultures de niche, les rendements sont trop incertains pour être contractualisés sur des volumes. Pour les cultures plus « classiques », cela dépend des collecteurs. Dans certains cas, des contrats pluriannuels sont possibles. Cela signifie généralement que des contrats pluriannuels sont également engagés avec les acheteurs des filières aval, qui apportent de la visibilité aux collecteurs en termes de débouchés. Le manque de visibilité sur les débouchés est d’ailleurs aussi mis en avant comme la difficulté majeure pour contractualiser. Enfin, il ne faut pas oublier qu’un contrat doit être honoré par les deux parties.

Quelle stratégie pour 2024 en tant que producteur ?

Avec les conditions météorologiques de l’automne dernier, toutes les surfaces prévues en céréales d’hiver n’ont pas pu être semées. La question se pose alors du choix des cultures à implanter ce printemps. Le message des collecteurs est unanime : attention aux cultures de niche ! Quinoa, chia, millet ou encore sorgho ont certes des prix de vente attractifs, mais le seuil de saturation du marché peut très vite être atteint, ce qui entraînerait par la même occasion une chute des prix. Si vous envisagez ces cultures, il faut impérativement avoir contractualisé avant de semer et bien garder en tête qu’il s’agit de productions risquées (rendements incertains, besoins en matériel spécifique…).


Contact :

Coralline HOUISE, Conseillère agriculture biologique - 06 25 97 87 09

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