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Une liberté de mouvement pour les truies à tous les stades

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La liberté de mouvement gagne tous les stades de l’élevage : truies en groupe en gestation et en verraterie, truies libres en maternité. L’aménagement des bâtiments et la conduite des animaux doivent être réfléchis pour favoriser le bien-être des truies, sans pour autant dégrader les conditions de travail des éleveurs et les performances de reproduction.    

La liberté en maternité, majoritaire dans les constructions nouvelles

Selon les équipementiers, 75 à 100 % des cases vendues au cours de l’année 2022 sont des cases permettant la liberté des truies en maternité. Ce mode de logement n’est, pour le moment, pas une exigence réglementaire. Il correspond à la volonté d’offrir plus de liberté aux truies, encore majoritairement logées en stalles individuelles en maternité dans la plupart des élevages.

Différents modèles de cases liberté en maternité

Les Chambres d’agriculture de Bretagne travaillent sur la liberté des truies en maternité depuis le début des années 2000, alors que cette technique était encore très confidentielle, au travers d’essais conduits à la station de Guernevez. Ce travail se poursuit actuellement à la station de Crécom où 20 cases libertés sont en place depuis 2020. L’objectif recherché dans la majorité des travaux est de concilier liberté de mouvement pour la truie et limitation de la mortalité des porcelets.

Le risque d’écrasement des porcelets par leur mère est en effet accru lorsque les truies sont libres. L’équipement et la gestion des animaux permettent de réduire ce risque : barre anti-écrasement en périphérie de case, niche pour les porcelets permettant une double ambiance, libération de la truie quelques jours après la mise bas lorsque les porcelets sont plus vigoureux…

Une période de prise en main de la liberté est nécessaire pour les éleveurs. Les truies ont également besoin d’une période d’adaptation à ce nouveau mode de logement. Ainsi, les travaux menés à station de Crécom en 2022 ont montré que le risque d’écrasement était plus important chez les truies ayant connu la contention lorsque celles-ci sont libérées au cours de leur lactation.

 

Le travail réalisé en station est complété par une enquête auprès d’éleveurs équipés de maternité liberté afin de comprendre leurs motivations, de décrire les équipements, et les conduites associées.

Vers des verrateries en liberté

L’arrêt de la contention des truies en verraterie répond à une attente sociétale en matière de bien-être des animaux. Par ailleurs, l’arrêt de la contention en verraterie est recommandé dans un rapport de l’EFSA publié en 2022 qui servira de base scientifique à l’élaboration d’une prochaine réglementation.

Aujourd’hui, les truies sont encore majoritairement logées en stalles individuelles en verraterie, au cours du premier mois de gestation, comme le permet la réglementation. Cette technique sécurise la gestion de la reproduction (inséminations facilitées, peu d’avortements) et permet d’ajuster la ration alimentaire de chaque truie en fonction de ses besoins propres dans le but de reconstituer les réserves corporelles de chaque individu.

Pourtant quelques éleveurs logent les truies en groupes dès la verraterie. Cette façon de faire était observée dès les premières enquêtes réalisées sur les truies en groupe au début des années 2000. Une enquête a été réalisée en 2021 dans 38 élevages dans le but de décrire les pratiques des éleveurs qui logent des truies libres en verraterie, et d’identifier les usages favorables à la gestion de la reproduction.

Trois types de conduites ont été identifiés :

  1. Les truies vont en verraterie standard au sevrage, puis elles sont bloquées de leur arrivée jusqu’à la dernière insémination. Elles sont mises en groupe dans les 6 jours suivant la dernière insémination. Elles sont donc transférées en salle de gestation plus tôt que les 28 jours réglementaires post-insémination ;
  2. Les truies sont mises en groupe dès le sevrage. Les éleveurs expliquent qu’ils bénéficient du stress généré lors de la mise en groupe pour faire venir les chaleurs et faciliter leur détection. Les truies sont bloquées sur la période des inséminations, environ une semaine, puis sont libérées aussitôt ou dans les 6 jours maximum après la dernière insémination ;
  3. Les truies sont mises en groupe dès le sevrage et ne sont bloquées que pour réaliser l’insémination et faciliter le travail de l’éleveur, au maximum une demi-journée, et sont donc en groupe tout au long de la période de reproduction et de gestation.

Les investigations terrain se poursuivent.

Des truies en groupes en gestation

L’élevage des truies en groupes en gestation peut sembler relever de l’histoire ancienne. Le passage à ce mode de logement pour les truies, afin de répondre aux exigences réglementaires européennes, a pourtant constitué un changement profond de l’élevage au cours de la décennie 2003-2013. Au début des années 2000, les truies gestantes étaient majoritairement logées en stalles individuelles, bloquées pendant toute la durée de la gestation.

Plusieurs modes de logement de truies en groupes sont observés en gestation :

  • Le logement en petits groupes de 6 à 10 truies environ, souvent alimentées avec une soupe. Des bat-flancs au niveau de l’auge matérialisent les places à l’auge. La bande de truies est divisée en sous-groupes, constitués généralement d’animaux de même gabarit.
  • Les groupes de 6 à 15 truies, logées dans un système avec réfectoire et courette arrière. Les réfectoires sont munis de portes autobloquantes donnant la possibilité aux truies de s’isoler pour manger ou se reposer. Elles peuvent sortir dans la partie libre arrière. Le mode d’alimentation est une soupe ou une distribution sèche à l’aide de doseurs situés au niveau de chaque réfectoire.
  • Les groupes de 35-40 truies à plus de 200 individus, alimentés à l’aide d’un distributeur automatique de concentré (DAC). Les truies sont munies d’une puce au niveau de l’oreille. Lorsque la truie entre dans le DAC elle est identifiée et la ration alimentaire est distribuée. Cet équipement permet de programmer un apport d’aliment individualisé aux besoins particuliers de chaque truie. Ce système se décline de deux manières : en groupe stable pour lequel un groupe correspond à une bande de truies, ou en groupe dynamique constitué du mélange de plusieurs bandes de truies. Avec ce dernier système, le groupe est régulièrement refait en fonction du départ de truies en fin de gestation vers la maternité et l’intégration de nouvelles truies venant du stade verraterie après confirmation de leur gestation.

Ces différents modes de logement se déclinent avec un sol caillebotis ou un sol de type litière paillée. Les travaux réalisés par les Chambres d’agriculture de Bretagne ont porté sur plusieurs aspects :

  • Description et mise au point des systèmes d’élevage, des modes de conduite et d’alimentation des truies gestantes en groupes ;
  • Évaluation du niveau d’activité des truies selon les modes de logement et conséquences sur les besoins alimentaires ;
  • Gestion de l’ambiance dans les bâtiments, conséquences sur l’état des aplombs des truies ;
  • Performances de production des truies logées en groupes.

Les travaux de recherche de référence ont été conduits dès la fin des années 1990 par des essais en station et des enquêtes auprès d’éleveurs équipés. Les Chambres d’agriculture de Bretagne ont accompagné les éleveurs et les groupements de producteurs pendant toute la période de mises aux normes. Cet accompagnement s’est notamment traduit par des interventions nombreuses, des actions de sensibilisation et des portes ouvertes.

Notre référente est à votre écoute :

Solène LAGADEC  – Chargée d’études en alimentation porcine Ille et Vilaine - Tél. : 06 78 82 36 42 - Mail : solene.lagadec@remove-this.bretagne.chambagri.fr


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