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La qualité de l’air en bâtiment porcin

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L’air des porcheries contient des gaz (ammoniac, gaz à effet de serre), et des particules qui, à des concentrations élevées, ont un impact sur la santé des travailleurs, des animaux et sur l’environnement. Pour les maîtriser, il faut agir sur l’alimentation, sur la gestion des déjections et sur le bâtiment.

L’ammoniac, le méthane et le protoxyde d’azote : les gaz à maîtriser


Trois gaz sont principalement présents dans l’air des porcheries :

  • l’ammoniac (NH3), qui résulte de la dégradation de l’urée présente dans l’urine ;
  • le protoxyde d’azote (N2O), qui se forme au cours du processus de nitrification/dénitrification ;
  • le méthane (CH4), qui se produit en milieu anaérobie par des bactéries méthanogènes dégradant la matière organique.


Dans le bâtiment, l’ammoniac peut entraîner des irritations des muqueuses des travailleurs (yeux, nez, gorge). Rejeté dans l’environnement, ce gaz contribue à l’acidification des sols ou aux phénomènes d’eutrophisation. Par ailleurs, le protoxyde d’azote et le méthane sont reconnus comme étant des gaz à effet de serre.

Plus la particule est fine, plus elle est nocive
Les particules ou PM (anglais « Particulate Matter ») sont identifiées en fonction de leur taille :

  • PM10 ont un diamètre aérodynamique inférieur à 10 μm
  • PM2,5 un diamètre aérodynamique inférieur à 2,5 μm

Elles peuvent également être classées par fraction :

  • Inhalable : inhalées par le nez et la bouche (diamètre inférieur à 100 μm)
  • Thoracique : pénètrent au-delà du larynx (diamètre inférieur à 30 μm)
  • Alvéolaire : pénètrent dans les alvéoles pulmonaires (diamètre inférieur à 10 μm)

Plus les particules sont fines, plus elles pénètrent profondément dans les alvéoles pulmonaires. Ces particules sont à 80 % de nature organique (fragments d’aliment, de fèces, poils, squames, urine, insectes, parasites, pollen…) et à 20 % de nature inorganique (fragments de béton, isolants minéraux, fibre de verre…).


98% en élevage porcin, plus de 98 % des particules ont un diamètre inférieur à 10 μm


Les leviers d’action : l’alimentation, les déjections et le bâtiment

Agir sur l’alimentation est le premier levier d’action à mettre en œuvre pour maîtriser les polluants dans l’air. En effet, il est nécessaire d’ajuster les apports en protéine par rapport aux besoins des animaux. L’alimentation dite « multiphase » rend possible cet ajustement. Aussi, l’ajout d’additifs comme l’acide benzoïque contribue à la réduction du pH des déjections produites et donc à limiter la production d’ammoniac. Enfin, l’ajout de gras dans l’alimentation sous forme de granulés permet de réduire la mise en suspension des particules dans l’air.

La gestion des déjections est le deuxième levier d’action à envisager. Plusieurs solutions sont possibles pour réduire les émissions d’ammoniac : limiter le temps de présence des effluents dans la salle par l’évacuation fréquente des déjections, séparer la phase solide de la phase liquide par le raclage en V, utiliser la technique du lisier flottant, ajouter des additifs dans le lisier, réduire son pH et enfin le refroidir par la lisiothermie.


50% l’utilisation du raclage en V permet de réduire de 50 % les émissions d’ammoniac


Enfin la maîtrise des polluants dans l’air peut se faire au niveau du bâtiment par la mise en place d’un système de brumisation ou d’un système de traitement de l’air comme le lavage d’air ou la biofiltration.

Qualité de l’air en bâtiment porcin : le point sur la réglementation

D’après le Code du travail, les valeurs limites d’exposition à l’ammoniac sont de 20 ppm pendant 15 minutes et de 10 ppm pendant 8 heures. Concernant les particules alvéolaires, la valeur limite d’exposition professionnelle est de 0,9 mg/m3 pendant 8 heures.

D’après la directive européenne NEC (National Emission Ceiling), la France a l’obligation de réduire les émissions d’ammoniac de 13% en 2030 et les émissions de particules PM2,5 de 57%, par rapport à 2005.


7% en France, l’élevage de porc est responsable en France de 7 % des émissions d’ammoniac et de 0,3 % des émissions de particules PM2,5 (CITEPA, 2021).


Pour atteindre ces objectifs, le PREPA (Plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques) propose différentes pistes dont la diffusion d’un guide sur les bonnes pratiques agricoles sur l’amélioration de la qualité de l’air.

Notre référente est à votre écoute :

Solène LAGADEC  – Chargée d’études en alimentation porcine Ille et Vilaine - Tél. : 06 78 82 36 42 - Mail : solene.lagadec@remove-this.bretagne.chambagri.fr


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