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Des haies pour favoriser les pollinisateurs

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haie pour favoriser pollinisateurs - credit CAB

Les pollinisateurs jouent un rôle fondamental pour l’agriculture et l’équilibre des écosystèmes. Prenez connaissance des diverses familles d’insectes pollinisateurs, alliés de vos cultures. Comprenez ensuite l’intérêt des haies, et de leurs premières fleurs au printemps, fondamentales pour la reprise d’activité de nos petits amis.

La pollinisation, un enjeu écologique et économique

La pollinisation c’est le transport du pollen des étamines vers le pistil des plantes à fleurs. C’est ce processus qui permet la reproduction sexuée des fleurs et la formation de graines et de fruits. Dans nos régions tempérées, près de 80 % des plantes à fleurs sont pollinisées par une multitude d’espèces d’insectes. Il en est de même pour 75 % des plantes cultivées (arbres fruitiers, petits fruits, oléagineux, légumes, porte-graines…). L’action de ces cortèges d’insectes contribue à la fois à la qualité et à la quantité de la production agricole.


Ainsi, les pollinisateurs jouent un rôle vital pour le fonctionnement des écosystèmes, l’agriculture et le maintien d’une diversité alimentaire. Leur préservation est un enjeu majeur.

Une grande diversité d’insectes pollinisateurs

Les adultes de nombreux insectes volants sont floricoles. Ils viennent sur les fleurs le plus souvent pour s’alimenter en pollen et/ou nectar. Le pollen est une source de protéines, le nectar un liquide sucré fournissant  de l’énergie et servant notamment à la production de miel. D’autres pollinisateurs potentiels visitent les fleurs pour se reproduire, chasser, s’abriter, se réchauffer… et ainsi se chargent de grains de pollen.
Les insectes pollinisateurs sont très diversifiés sur le plan de leurs préférences florales ou de leurs modes de vie (prédation, parasitisme, recyclage de la matière organique par exemple). Ils n’ont pas tous la même efficacité pollinisatrice. Néanmoins une diversité de pollinisateurs est indispensable, elle améliore le taux de visite des fleurs, le nombre de fleurs donnant des fruits et la qualité des fruits.


Dans cette grande diversité, retrouvons :

  • Les Hyménoptères (environ 8 000 espèces en France) :

Insectes présentant deux paires d’ailes membraneuses couplées en vol. On compte parmi eux les guêpes, les fourmis, les hyménoptères parasitoïdes et les abeilles.

Les abeilles : principaux insectes pollinisateurs en Europe. L’abeille domestique productrice de miel (Apis mellifera) est l’espèce la plus connue mais elle n’est pas la seule. Il existe près de 1000 espèces d’abeilles sauvages en France ! Parmi elles, on retrouve des espèces sociales comme les bourdons et une grande majorité d’espèces d’abeilles sauvages vivant en solitaire.
Leur régime alimentaire et leur morphologie, font d’elles les pollinisateurs les plus efficaces. En effet, elles ne se nourrissent que de nectar et de pollen durant tout leur cycle de vie et sont pourvues de poils branchus leur permettant de récolter le pollen.

  • Les Diptères (environ 8 000 espèces en France) :

Insectes ne possédant que deux ailes fonctionnelles, l’autre paire d’aile étant transformée en balanciers. On compte parmi eux les mouches, moucherons et les syrphes.

Ils sont eux-aussi de bons pollinisateurs. Les syrphes, en particulier, prennent une part active à la pollinisation. Les adultes consomment à la fois du nectar et du pollen, tandis que leurs larves présentent d’autres rôles forts pour les cultures (prédateurs de pucerons, consommateurs de champignons, décomposeurs de matière organique).

  • Les Lépidoptères (environ 5 200 espèces en France) :

Ils regroupent les papillons de jour et les papillons de nuit, aux ailes recouvertes d’écailles et dotés d’une trompe spiralée avec laquelle ils aspirent le nectar des fleurs.

  • Les Coléoptères (environ 10 000 espèces en France) :
    • Ils se reconnaissent à leurs ailes antérieures durcies (appelées élytres) protégeant les ailes membraneuses. On compte parmi eux les scarabées, les longicornes ou les œdemères.
    • Les adultes floricoles consomment souvent les étamines et le pollen des fleurs.

Remarques : à ces 4 ordres principaux s’ajoutent d’autres d’insectes qui se nourrissent également dans les fleurs et contribuent à la pollinisation, comme les punaises (Hétéroptères), les chrysopes (Névroptères ou les perce-oreilles (Dermaptères).

Des insectes essentiels au fonctionnement des écosystèmes

Les insectes pollinisateurs ont un rôle prépondérant dans l’équilibre des écosystèmes. Au-delà de leur action dans la reproduction des plantes à fleurs, ils participent à la régulation biologique, à la dégradation de la matière organique et sont à la base de nombreuses chaînes alimentaires en étant eux-mêmes des proies pour d’autres espèces.

Pourtant, les pollinisateurs sont gravement affectés par les activités humaines. Depuis plus de 30 ans, des scientifiques constatent un déclin massif des populations d’insectes volants et de pollinisateurs, qui ne concerne pas que les abeilles domestiques. Ces insectes sont menacés en particulier par la perte de leurs  habitats et des ressources florales et par la toxicité de l’environnement et l’usage des produits phytosanitaires. Il devient urgent de leur recréer un environnement favorable en agissant sur les causes de leur disparition.


Les haies, indispensables et pleines de ressources pour les pollinisateurs

Les pollinisateurs ont des exigences écologiques variées et ont besoin d’un paysage riche et diversifié pour accomplir l’ensemble de leurs cycles biologiques. Ils sont dépendants des espaces semi-naturels, les haies en particulier.

Des ressources florales importantes à chaque étage

Les haies champêtres constituent des milieux pérennes pouvant offrir sur un espace limité, une diversité de floraisons étalées dans le temps.
À chaque étage de la haie, les végétaux (arbres, arbustes, « lianes », herbacées) contribuent à la fourniture de ressources florales. Leur diversité offre une succession des floraisons et une ressource pour les abeilles domestiques et les pollinisateurs sauvages, en dehors de la floraison des cultures.

Noisetiers, saules et prunelliers fleurissent à la sortie de l’hiver. Ils apportent les premières ressources en pollen et/ou nectar, indispensables à la reprise d’activité des insectes, en particulier celle des abeilles.

De nombreuses essences mellifères prennent la suite de mars à juin : les fruitiers (merisiers, poiriers, alisiers..), les érables champêtres, les houx, aubépines, cornouillers, troènes, bourdaines…

Puis, les fleurs de ronces et châtaigniers riches en nectar et pollen, marquent la fin du printemps. Après l’été, c’est au tour du lierre grimpant de fleurir. Il fournit du nectar et du pollen à tout un cortège d’insectes (syrphes, abeilles, guêpes, papillons…) à un moment ou les fleurs sont plus rares. Il permet aux colonies d’abeilles mellifères de préparer l’hiver.

Les strates herbacées en pied de haie ont toute leur importance elles aussi. Elles peuvent héberger une flore variée qui vient compléter la ressource florale des ligneux, une grande partie de l’année.

Des lieux de vie et de passage

Les haies composites offrent une diversité de micro-habitats (feuillages, litière, écorces, bois mort, branchages, arbres creux, souches…) et de microclimats favorables pour la biodiversité.

Ainsi, en plus des ressources alimentaires, les pollinisateurs peuvent trouver dans les haies et leurs ourlets herbacés des zones de refuge, d’hivernage ou des sites de nidification, stables dans le temps.
Par exemple, du bois mort, des tiges de ronce ou de sureau noir sont utilisés par certaines abeilles sauvages pour établir leur nid. Un talus sec, bien exposé peut accueillir d’autres abeilles nichant au sol. Le lierre sert d’abri à de nombreux insectes dont les syrphes ou les chrysopes.
Les haies sont aussi des voies de circulation qui favorisent la dispersion des individus, et constituent des repères spatiaux.

Laissons fleurir les haies

Pour protéger et soutenir les polinisateurs, il est indispensable d’agir à la fois sur les pratiques agricoles et sur les conditions du milieu. Un paysage varié et fleuri, avec des cultures annuelles, des prairies, des couverts intermédiaires, des haies, des bordures de champs ou de chemins, des bandes enherbées, des boisements, des points d’eau… est favorable aux pollinisateurs et à la biodiversité en général.

Pour en savoir plus, consultez :

 

 


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