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Santé : maitriser les diarrhées néonatales en élevage allaitant

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Les différents types de gastro-entérites néonatales, les moyens de prévention et la conduite à tenir (traitements, nursing…).

Les diarrhées néonatales sont une des premières causes de mortalité des veaux après celles liées au vêlage.

La maîtrise se fait à plusieurs niveaux :

Quelle est la conduite à tenir en cas de diarrhées ?

Comment éviter de nouveaux cas de diarrhées ?

Quand mettre en place un plan de vaccination des mères ?

Quelles sont les autres actions de prévention, et notamment comment s’assurer de la prise de colostrum juste après vêlage ?

Ces mesures de lutte dépendent en partie du type d’agent pathogène responsable des diarrhées :

 

Les différents types de diarrhées néonatales

Isoler, évaluer, REHydrater, suivre le protocole de soin ou consulter

1. Isoler le veau malade avec sa mère dans un box avec contention, abreuvement et possibilité d’alimentation, pour éviter qu’il contamine les autres, pour pouvoir intervenir efficacement et en sécurité. Ce box sera fréquemment paillé pour garder le veau au sec malgré la diarrhée, et sera nettoyé et désinfecté après usage.

2. Evaluer la gravité du cas

Repérer les cas graves à confier à votre vétérinaire.

  • Etat général particulièrement affecté : mollesse, appétit capricieux, relevé difficile.
  • Veau en hypothermie (<38,5°C), ou forte hyperthermie (>40°C).
  • Une diarrhée « comme de l’eau » et/ou sanguinolente.
  • Une douleur importante au niveau de l’abdomen avec des coliques voir des météorisations (gonflements).
  • Des muqueuses pâles et sèches.
  • L’absence de réflexe de succion.
  • Des signes de déshydratation importante: œil creux, pli de peau persistant.

3. Soigner : Pour les cas moins graves que vous gérerez par vous-même, c’est le recours au réhydratant et sa fréquence d’application qui sera le point central du traitement. Le veau meurt rarement de septicémie, il meurt de déshydratation. Il faut lui apporter de l’eau et des électrolytes ou ions. C’est le pli de peau persistant qui est le premier signe de déshydratation

Tonus général

Température

Œil

Pli de peau

Réflexe de succion

Solution

Normal

> 38,5°C

Normal

Entre 2 et 5 secondes

Normal

Je réhydrate par la bouche plusieurs fois dans la journée

Mou

> 36°C

Enfoncé

> 5 secondes

Faible ou absent

Le vétérinaire perfuse le veau

Réflexes absents

< 36°C *

Très creux

> 5 secondes

Absent

Souvent trop tard

 

Reportez-vous au protocole de soin indiqué par le vétérinaire pour ces situations et suivez-le scrupuleusement, notamment en termes de fréquence de réhydratation, de recours ou non aux antibiotiques et de soins complémentaires (argile, antidouleur...).

Réévaluez régulièrement le niveau de déshydratation et l’état général de l’animal et recontactez votre vétérinaire si besoin.


Témoignage de Roland Queinnec éleveur à Hanvec (29) - Journées "Des bovins en bonne santé avec moins d'antibiotiques"

 

Anticiper pour les prochains cas

Prélever dès le premier veau à diarrhée, permet de recourir rapidement à l’analyse si besoin : un prélèvement d’excréments avant tout traitement devra être réalisé dans un pot stérile (ce type d’échantillon pourra être conservé bien emballé environ une semaine dans un réfrigérateur). Le recours à l’analyse de ce prélèvement au laboratoire se fera dans les situations suivantes :

  • Votre protocole de soin classique (à base de réhydratant et de pansement intestinal) n’a pas fonctionné,
  • D’autres veaux de ce lot expriment les mêmes symptômes.

Dans ces cas, prenez conseil auprès de votre vétérinaire. Il vous guidera dans les recherches à effectuer et, en fonction des résultats, vous orientera sur les traitements à mettre en place.

La vaccination des femelles gestante

Dans l’espèce bovine, l’immunité passe entièrement par le colostrum.

La vaccination des gestantes (vaches ou génisses) sert à augmenter significativement la concentration du colostrum en anticorps spécifiques de certains virus ou bactéries responsables de  diarrhées des jeunes veaux. Dans ce cas, on recherche surtout une protection rapide et durable de l’intestin par les anticorps du colostrum, pour réduire la fréquence et la gravité des diarrhées. La vaccination est un acte médical qui repose quelques principes simples mais indispensables à respecter :

  • Identifier les bactéries et virus par la réalisation d’un diagnostic sur bouses prélevées avant tout traitement.
  • Bonne conservation du vaccin avant utilisation,
  • Matériel d’injection adapté et stérile,
  • Respect des recommandations (dose, voie d’administration, date d’utilisation, moment de la vaccination par rapport à la date du vêlage).

Elle ne dispense pas des autres mesures de prévention : si la dose infectieuse est supérieure à la quantité d’anticorps absorbés par le veau, celui-ci pourra être malade.

--> Fiche : « Vaccination des femelles gestantes contre les diarrhées néonatales »

Miser sur un colostrum de qualité

Que les mères aient ou non été vaccinées, le colostrum ne sera de qualité que si l’alimentation des gestantes permet d’optimiser la synthèse des anticorps grâce à une alimentation équilibrée en énergie, azote, minéraux et vitamines et que leur foie n’est pas « douvé ».

Il peut être intéressant de palper la caillette du veau pour estimer qu’il a bien pris du colostrum.

Distribuer le colostrum sert à s’assurer que le veau a bu du colostrum dans les délais (le plus tôt possible et avant 6 heures de vie) et dans de bonnes conditions (température, quantité).  Cela implique d’avoir fait un stock de colostrum congelé adapté au souci du moment, facile à décongeler au bain marie ou à température ambiante comme par exemple la congélation sous forme de galette en sac zippé.

--> Fiche « S’assurer de la prise du colostrum après vêlage »

Faut-il vacciner contre l’entérotoxémie ?

Que l’on vaccine ou non, il faut tenter d’éviter les modifications brutales de la flore intestinale ou les stress qui pourraient perturber le transit.
--> Fiche « la vaccination contre l’entérotoxémie »

Agir pour la biosécurité de l’élevage

Les précautions à l’achat, les exigences par rapport aux intervenants et visiteurs, la gestion des contacts de voisinage, la qualité de l’eau, la lutte contre les rongeurs, la prévention vis-à vis des insectes contribuent à sécuriser l’élevage et doivent devenir des réflexes

Les fiches du Cahier santé viande bovine :

 

Nos référents sont à votre écoute :

Marylise LE GUENIC - Vétérinaire chargée d'études et de conseil Santé, Bien-être Production - Tél. : 06 78 70 71 44 - Mail : marylise.leguenic@remove-this.bretagne.chambagri.fr