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Comment réduire l'usage des antibiotiques en élevage : conseils pour les éleveurs

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Les animaux sont de moins en moins exposés aux antibiotiques et l’évolution de la résistance aux antibiotiques suit cette tendance à la baisse, ce qui est très encourageant. L’antibiorésistance est une question de santé publique majeure et les éleveurs sont les premiers bénéficiaires d’une baisse des antibiotiques vétérinaires. Quelques pistes pour poursuivre l’effort.

Comment réduire l’usage des antibiotiques en élevage ?

La bonne nouvelle est que l’antibiorésistance est réversible : baisser les consommations s’accompagne généralement d’une baisse de la résistance. Une raison de plus pour poursuivre les efforts. Voici quelques conseils à suivre pour les éleveurs.

  • Investissez dans la prévention

La première voie de diminution des antibiotiques est la prévention : c’est elle qui permet le meilleur résultat économique et la préservation de l’organisation du travail. Elle passe par de bonnes pratiques de biosécurité et d’élevage et par la vaccination si besoin. Les traitements antibiotiques préventifs sont interdits depuis janvier 2022.

  • Traitez quand il le faut, comme il faut

Le respect du protocole de soin et de l’ordonnance est essentiel pour optimiser les chances de guérison de l’animal, limiter les risques de diffusion de la maladie et le risque d’antibiorésistance.

  • Utilisez des alternatives efficaces et sans risque lorsqu’elles existent

Il faut distinguer les produits favoriseraient l’implantation de bonnes flores ou soutiendraient l’immunité et les médecines alternatives ou complémentaires qui ont pour but de soigner l’animal.

Dans tous les cas, elles doivent être sans risque pour l’utilisateur, l’animal et le consommateur. Consultez notre page dédiée aux médecines alternatives

 


Le saviez-vous ?

La Chambre d’agriculture de Bretagne, engagée à vos côtés

La Chambre d’agriculture contribue à cet enjeu diminution de l’usage des antibiotiques par ses travaux de recherches (biosécurité, évaluations de traitements sélectifs ou de solutions alternatives), par une concertation transversale multiespèce et par la diffusion auprès des éleveurs, techniciens et élèves, lors de journées techniques, de formations. Plus de 2000 personnes ont été touchées par ces actions.


Baisse importante des antibiotiques dans toutes les filières d'élevage

52%, c'est la diminution globale d'exposition aux antibiotiques des animaux en 10 ans de 2011 à 2022 au fil des plans Ecoantibio 1 et 2.

L’exposition a diminué pour toutes les espèces productrices de denrées alimentaires : -23 % pour les bovins, -67 % pour les porcs, -72% pour les volailles, -64 % pour les lapins. Le nombre de traitements intramammaires par vache laitière a diminué de 31.5 % par rapport à 2011. Il est de -12,9 % pour les traitements administrés au tarissement et -45 % pour les traitements en période de lactation.

L’usage des antibiotiques critiques, prioritaire pour la santé humaine est devenu très faible depuis 2017. L’exposition à la colistine a baissé de 79 %  depuis 2014-2015.

Le niveau d’exposition des animaux en France est inférieur de plus d’un tiers au niveau moyen d’exposition en Europe même si nous nous situons en milieu de tableau des pays européens. Ces résultats sont le fruit d’une démarche qui avait démarré avant 2011, notamment en filière porcine, mais qui s’est amplifiée par les deux plans Ecoantibio 1 (2011-2016) qui avait vu l’exposition baissé de 37 %, suivie d’Ecoantibio 2 (2017-2022) qui a franchi le cap des 52 % de baisse.

Ces résultats sont le fruit d’une démarche qui avait démarré avant 2011, notamment en filière porcine, mais qui s’est amplifiée par les deux plans Ecoantibio 1 (2011-2016) qui avait vu l’exposition baissé de 37 %, suivie d’Ecoantibio 2 (2017-2022) qui a franchi le cap des 52 % de baisse.

Un enjeu qui reste majeur, y compris pour les éleveurs.

L’usage d’antibiotiques peut sélectionner des bactéries résistantes. On estime à 125 000 les infections à germes résistants aux antibiotiques en France chaque année provoquant 5500 décès et les projections pour les décennies à venir sont alarmantes.

Certaines bactéries antibio-résistantes peuvent passer de l’animal à l’homme et réciproquement. Ces phénomènes sont rares mais des situations sont connues et le risque existe. Plus au travers du soin aux animaux que de la consommation de produits d’origine animale : les délais d’attente garantissent l’absence d’antibiotiques dans les denrées animales et les règles d’hygiène alimentaire limitent les risques.

L’éleveur est le premier bénéficiaire d’une baisse des usages des antibiotiques. L’antibiorésistance nécessite de raisonner avec l’idée d’une santé partagée entre l’Homme, l’animal et l’environnement, ce que l’ONU appelle « One Health », une seule santé.


Nos référentes Lait sont à votre écoute :

Marylise LE GUENIC - Vétérinaire chargée d'études et de conseil Santé, Bien-être Production - Tél. : 06 78 70 71 44 - Mail : marylise.leguenic@remove-this.bretagne.chambagri.fr

Guylaine TROU - Chargée d'études et de conseil Alimentation Santé Conduite - Tél. : 07 89 67 22 25 - Mail : guylaine.trou@remove-this.bretagne.chambagri.fr

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Cette video présente les enjeux de la baisse des antibiotiques et deux témoignages concrets en élevages laitier et porcin.

Réduction des antibiotiques : le secteur de l’élevage se mobilise - Vidéo de la Maison de l’Elevage du Finistère 

 


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