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Les vaches nourrices : une alternative à l’allaitement au seau

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L’élevage des veaux par des vaches nourrices consiste à faire adopter jusqu’au sevrage de 2 à 3 veaux par une vache du troupeau. Cette technique fait des adeptes en Bretagne depuis 2010. Elle permet de réduire le travail d’astreinte autour des veaux, en particulier avec des vêlages très groupés. La phase à réussir est l’adoption, ensuite l’élevage du renouvellement est simplifié.

Les multiples intérêts de la vache nourrice

Les vaches nourrices sont plus particulièrement présentes dans les élevages bio herbagers en vêlages groupés : les veaux à élever ont le même gabarit ce qui limite la compétition et garantit des buvées suffisantes pour tous. Quelques éleveurs mettent également en place cette technique en cas de naissances étalées et/ou en système conventionnel pour élever tout ou partie de leur renouvellement.

 

La mise en place des vaches nourrices offrent plusieurs intérêts pour l’éleveur :

  • Intérêt travail : Simplifie le travail après la phase d’adoption, l’astreinte d’alimentation devient une astreinte de surveillance, limite la pénibilité (transport du lait).
  • Intérêt zootechnique : les croissances observées sont soutenues et permettent un vêlage à 24 mois. C’est une réponse au besoin relationnel du veau. Cela permet une éducation précoce des animaux au pâturage. Moins de problèmes sanitaires liés à la distribution de lait ou au logement.
  • Intérêt économique : l’autonomie alimentaire de l’exploitation est préservée avec moins d’achat de concentrés pour les veaux. Quand les nourrices pâturent beaucoup, le coût alimentaire est faible et les besoins en investissements logement et en paille restent limités. Peu de frais véto.

L’adoption du veau, la phase cruciale

Sur le terrain, il existe de nombreuses variantes. Chaque éleveur teste et trouve l’organisation qui lui convient. Nous présentons ici le déroulement le plus courant du vêlage au sevrage.

  • VELAGE

Lors des vêlages, les veaux sont laissés sous la mère de 24 à 48h. Cela permet une prise efficace du colostrum et contribue au développement de l’instinct de succion du veau. Les veaux sont regroupés par 3, en général dans une case collective, quelques jours avant d’être présenté à la nourrice.  

  • ADOPTION

Réussir l’adoption, c’est bien choisir les nourrices. Ce sera plutôt une multipare nouvellement vêlée avec de l’instinct maternel. Cela pourra également être une vache avec de petits problèmes sanitaires (cellules, boiteries…) ou des taux trop justes.
Dans un premier temps, les nourrices suivent le troupeau. Elles seront conduites avant la traite matin et soir avec les 2 ou 3 veaux dans des bâtiments tranquilles de 15-20 m². Les veaux pourront être mis à la diète depuis la veille au soir (eau à disposition). La première tétée est souvent refusée. L’attache au cornadis pendant 2-3 jours et/ou la pose d’entrave arrière peut faciliter l’adoption.  L’important est de ne pas s’obstiner : certaines vaches n’acceptent jamais ce rôle de nourrice. Il faut alors choisir une remplaçante. L’adoption est réussie quand les veaux tètent têtes bêches et qu’ils sont régulièrement léchés par l’adulte. Ils restent alors  une petite semaine en bâtiment avant de rejoindre le pâturage.

  • MISE A L’HERBE

Les vaches nourrices sont particulièrement sollicitées par les tétées. La croissance des génisses sera soutenue seulement si l’alimentation des vaches est à volonté et de bonne qualité. Il est capital de réaliser un pâturage tournant sur prairies avec une flore propice à la production laitière. Disposer d’une parcelle avec des abris naturels (bois, talus…) est un plus. La visite doit être régulière afin de surveiller la santé des animaux et créer un lien humain/animal.

  • SEVRAGE

L’âge au sevrage est variable, en général au-delà de 6 mois. Le sevrage peut s’effectuer en conservant une proximité entre les mères et les veaux logés dans des cases juxtaposées, ou, à la fois sur le plan lacté et social, en séparant les veaux des mères.


Techniquement, le recours à des nourrices, en particulier en agriculture biologique  en système de vêlages groupés permet de respecter le cahier des charges AB concernant l’accès précoce à l’extérieur, d’avoir des croissances soutenues et un bon développement corporel durant la première année qui seront compatibles avec un premier vêlage à 2 ans strict. Pour être viable, il est capital de bien adapter le nombre de génisses gardées et d’avoir un taux de renouvellement modéré afin de ne pas mobiliser trop d’adultes à l’élevage des génisses plutôt qu’à la production laitière.

 

 


Groupes d’échanges en élevage de bovins en Bretagne

Des groupes d’échange autour du croisement existent partout en Bretagne. Prenez contact avec un animateur  –  Voir la Carte des groupes


Notre référente est à votre écoute :

Marylise LE GUENIC - Vétérinaire chargée d'études et de conseil Santé, Bien-être Production - Tél. : 06 78 70 71 44 - Mail : marylise.leguenic@remove-this.bretagne.chambagri.fr


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