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Médecines alternatives pour animaux : différences et réglementation

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Les médecines alternatives séduisent dans un contexte de réduction des antibiotiques et de recherche de solutions naturelles et de relation différentes avec les animaux. Elles répondent chacune à des usages et à des règles différentes. Elles s’opposent à la médecine conventionnelle basée sur le niveau de preuve par le fait que leur efficacité n’est pas ou est insuffisamment démontrée. Alors, comment faire la distinction parmi les multiples solutions ?

Les médecines alternatives et complémentaires

On les appelle médecines alternatives ou complémentaires ou non conventionnelles ou encore médecines parallèles, médecines holistiques, médecines naturelles, médecines douces. Elles regroupent des médecines traditionnelles occidentales telles que la phytothérapie et l’aromathérapie ou asiatiques telles que l’acupuncture et des pratiques thérapeutique apparues au 18e ou 19e siècle : l’homéopathie et l’ostéopathie …

Selon une enquête, les utilisateurs qui sont souvent des utilisatrices les choisissent pour les raisons suivantes : être acteur de la santé du troupeau, utiliser des médecines naturelles, choisir une réaction adaptée à une maladie, avoir des  relations différentes avec les animaux : plus d’observations, pas de piqûre. Enfin pour limiter les coûts (source : Guiadeur et coll, Expériences et Initiatives, Rencontres Recherches Ruminants 2020).

Le recours à ces médecines en première intention est une obligation du cahier des charges en agrobiologie « Les produits phytothérapiques, les produits homéopathiques, les oligo-éléments ainsi que les produits énumérés à l'annexe V, point 1, et à l'annexe VI, point 3, sont utilisés de préférence aux médicaments vétérinaires allopathiques chimiques de synthèse ou aux antibiotiques, à condition qu'ils aient un effet thérapeutique réel sur l'espèce animale concernée et sur l'affection pour laquelle le traitement est prévu ». (Extrait de l’article 24 Règlements CE 834/2007 et 889/2008).

Dans la mesure où ce sont des techniques de soin ou de prévention de maladies, elles sont sous la législation de l’exercice de la médecine vétérinaire et/ou du médicament vétérinaire.

La frontière est parfois floue avec des compléments alimentaires annonçant un soutien du bon fonctionnement de l’organisme.  Retrouvez ainsi des fiches en production porcine.

Phytothérapie et aromathérapie

Il s’agit de soigner des animaux par des plantes (phytothérapie) ou des huiles essentielles issues de plantes aromatiques par distillation (aromathérapie). Cette médecine est connue depuis l’antiquité, avec de premières formes de distillation sommaire d’huiles essentielles en Egypte.

Les plantes médicinales contiennent des composés variés, supposés agir ensemble. L’ensemble est appelé « totum de la plante ». Les médicaments conventionnels ont sont souvent inspirés en reprenant un des principes actifs (ex : le saule et l’aspirine).

Lorsqu’une plante ou une huile essentielle est utilisée pour soigner ou guérir ou pour faire de la prévention de maladie, elle est règlementairement un médicament. La prescription vétérinaire est obligatoire à partir d’une liste positive de plantes et d’huiles essentielles autorisées, donc l’automédication est interdite, et des délais d’attente forfaitaires s’appliquent : 14 jours pour le lait, 28 jours pour la viande.

En effet, qui dit substance naturelle ne dit pas forcément innocuité. Des effets secondaires sont possibles notamment avec les huiles essentielles qui sont des produits très concentrés. Ils vont de la simple irritation de la peau et des muqueuses à des conséquences potentiellement plus graves selon les huiles essentielles et leurs composés (photosensibilisation, toxicité nerveuse ou hépatique, effets hormonaux, voire risque  pour le fœtus ou risque cancérigène).

Quelques précautions pour l’éleveur :
  • Utiliser uniquement les plantes autorisées ;
  • Porter des gants ;
  • Proscrire l’usage en cas de grossesse ou de terrain allergique.

Leur champ d’application possible est large, mais les preuves d’efficacité et d’innocuité de la phytothérapie et de l’aromathérapie restent hétérogènes selon ce rapport de l’ANSES.

Comme dans toute approche thérapeutique, le diagnostic du trouble de santé est primordial, et si on dispose d’un protocole de soin, la surveillance de l’animal après traitement est importante pour vérifier la guérison ou passer à un traitement de deuxième intention si besoin.

L’homéopathie, quels sont les principes ?

Cette médecine, fondée par Samuel Hahnemann à la fin du XVIIIe siècle repose sur trois principes fondamentaux :

  • La similitude : « Pour guérir une maladie, il faut administrer un remède qui donnerait au malade, s'il était bien portant, la maladie dont il souffre ».
  • L’infinitésimalité : dilutions successives d’une teinture mère d’une substance active selon la technique hahnemannienne  au dixième DH ou centième CH. Après chaque dilution successive, le récipient dans lequel elle a été effectuée a été secoué vigoureusement plusieurs fois, ce qui est communément appelé "dynamisation".
  • L’individualisation (ou de globalité) : l’homéopathie appréhende globalement la personne (globalité physique, psychique, etc.) et non uniquement les symptômes liés à la maladie.

Elle se pratique soit de manière uniciste (un seul remède) soit pluriciste (association de plusieurs remèdes). Il existe des complexes ou spécialités vétérinaires homéopathiques.

L’homéopathie est sujette à de nombreuses critiques notamment d’absence d’efficacité.

Il n’y a pas de délai d’attente si le  degré de dilution est au moins 1 /1 000 000 ou 3 CH.

NB : il est rappelé qu’on ne soit pas mettre sur le marché des produits animaux provenant d’un animal malade. Le délai d’attente est calculé à partir de la fin du traitement.

L’acupuncture

C’est un art taoïste de la médecine chinoise traditionnelle : la stimulation de points spécifiques par de fines aiguilles stériles vise donc à rétablir la circulation de l'énergie vitale (QI), composée du Yin et du Yang qui doivent s’équilibrer. L'énergie circule le long de méridiens, qui se composent de douze principaux et de huit "extraordinaires".

L’ostéopathie

Cette médecine non conventionnelle repose sur l'idée que des manipulations manuelles du système musculosquelettique et des techniques de relâchement myofascial permettent d'apporter un soulagement dans le domaine du trouble fonctionnel. C’est une pratique règlementée.

Hélène, éleveuse

Ce que j’en retiens : l’importance de l’observation de l’animal et de son environnement, on passe de la piqûre à une observation età des traitements sans injection, ce qui change le rapport à nos animaux.

Notre référente Lait est à votre écoute :

Marylise LE GUENIC - Vétérinaire chargée d'études et de conseil Santé, Bien-être Production - Tél. : 06 78 70 71 44 - Mail : marylise.leguenic@remove-this.bretagne.chambagri.fr



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