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Bien-Être : des bovins bretons plutôt bien lotis

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Le bien-être a été défini par le  Farm Animal Welfare Council en 1992 comme le respect de 5 libertés fondamentales : l’absence de maladies, de lésions et de douleur, l’absence d’inconfort, l’absence de faim, de soif ou de malnutrition, l’absence de peur et de détresse et la possibilité d’exprimer les comportements normaux de l’espèce. Ces cinq principes indépendants doivent être respectés pour assurer un état de bien-être des animaux d’élevage.

Bien-être : au-delà de la bientraitance

Les quatre premières libertés sont à la base de la zootechnie et du métier d’éleveur et posent  très rarement problème. C’est ce qu’on appelle la bientraitance. Des progrès notables sont en cours sur les points qui font débat, tels que la douleur lors d’interventions comme l’écornage. La cinquième liberté, reposant sur des connaissances éthologiques, questionne notre rapport à l’animal et entraine des controverses. Les filières bovines, jusque-là plutôt épargnées, sont parfois aussi mises en cause.  Il peut s’agir de conditions d’abattage dans certains abattoirs,  de conditions de transport à l’international ou d’une image de production industrialisée, faisant référence à des modèles d’élevage tels que les feedlots américains. L’élevage bovin breton a beaucoup d’atouts à mettre en avant et doit être vigilant sur quelques points.

Une santé au top

La qualité sanitaire des productions bovines bretonnes est une référence pour les autres régions françaises et même à l’étranger. Au-delà des maladies infectieuses, pour lesquels le GDS (Groupement de Défense Sanitaire) de Bretagne œuvre depuis plus de soixante ans, les éleveurs disposent d’outils et d’appuis pour maitriser les maladies d’élevage telles que mammites, boiteries ou gastro-entérite néonatale.

Des bâtiments conçus pour le confort et la santé  

Il y a plus de 25 ans, le GIE Lait-Viande de Bretagne s’est doté au travers du comité régional bâtiment d’un outil pour mieux prendre en compte le confort et la santé des bovins aux différentes étapes de conception et de construction des bâtiments. Conjugué aux  opérations « Bovins-Confiance » cela a aussi permis d’améliorer la connaissance du comportement des bovins et les équipements de contention. Contrairement à une idée largement répandue, la relation homme –animal s’est donc améliorée au fil du temps et jusqu’à aujourd’hui,  y compris en grands troupeaux.

Des vaches bien nourries mais parfois maigres…

L’alimentation est basée sur des équilibres entre herbe et maïs, permettant de disposer de fourrages de qualité et généralement en quantité suffisante. Des méthodes d’évaluation du bien-être telles que « Welfare Quality ®» ou Boviwell évaluent la satisfaction du besoin alimentaire par l’état d’engraissement. Des  Prim’holstein en début de lactation, nourries à volonté avec une ration équilibrée, peuvent alors être considérées comme sous-alimentées…. Ce point devra être éclairci, notamment par des mesures répétées dans nos stations expérimentales.

Un atout maître : le pâturage

Si l’alimentation hivernale est majoritairement basée sur le maïs, l’herbe représente aujourd’hui encore plus de 40 % de la SAU en Bretagne et elle reste majoritairement pâturée. Le pâturage permet de couvrir les besoins alimentaires à certaines périodes. Mais il est bien plus que cela : il est l’image du comportement normal d’un bovin, comportement attendu dans la plupart des méthodes d’évaluation du bien-être des bovins. La filière laitière hollandaise l’a bien compris, qui donne une prime à la sortie au pâturage pendant au moins 6 heures par jour, 120 jours par an.

Des progrès pour les veaux

L’acquisition de la liberté par les bovins avec le développement des stabulations libres il y a 30-40 ans a eu un corollaire douloureux pour le jeune veau : l’écornage. La diffusion à termes du gène sans cornes intéresse les généticiens, à condition qu’il ne dégrade pas trop les autres qualités de l’animal.

En attendant, des supports de sensibilisation et de formations ont été élaborés et testés en Bretagne lors d’un projet national multidisciplinaire et rencontrent un grand succès depuis leur édition à l’échelle de l’hexagone.

Des évolutions règlementaires en réflexion

Les veaux bénéficient d’autres innovations en termes de logement et de plans d’alimentation. La séparation des veaux laitiers de leur mère à la naissance fait néanmoins l’objet de critiques et la règlementation est en cours d’évolution, pour un maintien au moins 24 heures avec la mère puis un logement en petit collectif.

On le voit, les productions bovines peuvent mettre en avant des conditions d’élevage plutôt respectueuses du bien-être animal, et des points critiques ont fait récemment l’objet d’avancées significatives.

Un seul Bien-être

On ne peut pas se préoccuper de bien-être animal sans se préoccuper du bien-être des hommes et des femmes qui travaillent à leur contact. C’est ce qu’on appelle One Welfare, un seul bien-être, regroupant l’Homme, l’Animal et l’Environnement. Un GIEE le met en pratique dans le Morbihan, et les initiatives de recherche sont nombreuses sur ce thème.

 

Marylise LE GUENIC - Vétérinaire chargée d'études et de conseil Santé, Bien-être Production - Tél. : 06 78 70 71 44 - Mail : marylise.leguenic@remove-this.bretagne.chambagri.fr


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Pour aller plus loin :

Le bien-être animal au coeur de votre métier, toutes les ressources sur le bien-être animal (BEA) pour tous.

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