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L’alimentation des porcs en post-sevrage et en engraissement

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L’alimentation du porc doit apporter les nutriments nécessaires pour répondre aux besoins des animaux qui dépendent des objectifs de production des élevages. Les principaux critères d’objectifs sont l’indice de consommation (IC), le gain moyen quotidien (GMQ) et le taux de muscle des pièces (TMP) impactant le marge sur coût alimentaire.

 

La composition des aliments chez les porcs

Les trois constituants principaux à considérer dans l’alimentation des porcs sont :

 

 

  • La valeur énergétique des aliments. Elle peut s’exprimer en énergie digestible (ED), en énergie métabolisable (EM) et en énergie nette (EN). L’énergie nette est l’expression qui correspond au mieux à la valorisation réelle d’une matière première ou d’un aliment par l’animal ; c’est donc ce critère que l’on utilise en priorité pour construire le plan d’alimentation. En s’exprime en mégajoules (MJ) ou en kilocalories (kcal) (1 MJ = 238,9 kcal).
     
  • Les acides aminés. Ils sont les constituants des protéines. Certains sont dits essentiels, car le porc ne peut pas les synthétiser, et doivent être apportés par l’alimentation. La lysine est le premier acide aminé limitant (dès qu’il en manque, les autres ne sont pas assimilés). Ainsi, l’apport de chaque acide aminé essentiel doit se faire en proportion par rapport à la lysine digestible apportée. Pour chacun de ces aminés, c’est la part digestible par l’animal que l’on utilise pour définir les besoins des animaux et caractériser une matière première ou un aliment. Une carence en acides aminés dégrade les performances de l’animal. Un apport en excès est à l’origine de rejets azotés et potentiellement de pollution environnementale.
     
  • Le phosphore. Il est essentiel au fonctionnement énergétique de l’animal et à son ossature. Un apport en excès peut également être à l’origine de pollution environnementale.
     

Les besoins en énergie et en acides aminés ne sont pas indépendants. Ils sont exprimés sous la forme d’un rapport entre lysine digestible et énergie nette (LYSdig/EN, en g/MJ). Ce rapport diminue avec l’augmentation du poids vif du porc, et ce d’autant plus rapidement pour les porcs qui ont tendance à déposer beaucoup de gras en fin d’engraissement. Ce rapport permet ainsi de définir les besoins en acides aminés selon différentes concentrations en énergie dans l’aliment.

D’autres solutions existent pour diminuer l’impact environnemental des élevages de porcs.
 

Les systèmes d’alimentation en porc

Les porcs peuvent être alimentés via une distribution à sec, dans des nourrisseurs ou des nourrisoupes, ou via une distribution en soupe. L’alimentation à sec se fait principalement à volonté, ce qui favorise la consommation des porcs et leur GMQ, mais dégrade l’IC et le TMP. Néanmoins, ces dernières années, les systèmes d’alimentation à sec se sont perfectionnés et peuvent permettre un rationnement et une alimentation multiphase à la case. La distribution en soupe concerne la majorité des places d’engraissement en France car elle permet l’utilisation de produits humides en grande proportion, tels que le maïs humide et des coproduits liquides, et une meilleure maîtrise du rationnement. En revanche, une alimentation de précision est plus difficile à mettre en place en distribution en soupe. 

Un contrôle régulier de son système d’alimentation est essentiel pour s’assurer d’apporter la bonne quantité d’aliments nécessaire pour répondre aux besoins des animaux et éviter le gaspillage. Consultez notre guide pour le contrôle de sa machine à soupe. Un conseiller peut également intervenir chez vous afin de réaliser un contrôle de machine à soupe  (Prestation éleveur ½ journée)


39%  En 2009, sur 150 contrôles de machine à soupe, la pesée n’était pas fiable pour 39 % des cuves


L’abreuvement des porcins

L’abreuvement correspond à 93,6 % de la consommation d’eau d’un élevage. Les consommations d’eau par jour sont :

  • De 1 à 4 litres par jour en post-sevrage
  • De 4 à 12 litres par jour en engraissement

Apporter de l’eau aux porcs de plus de deux semaines en permanence est une obligation réglementaire, quel que soit le mode d’alimentation. Le réglage, le positionnement et le nombre d’animaux par type d’abreuvoir (pipette ou bol) doivent être bien maîtrisés pour un abreuvement des animaux efficace et sans gaspillage.

Conduite alimentaire en post-sevrage :

A la naissance, le système digestif du porcelet n’est pas assez développé pour digérer l’amidon et les protéines végétales. Ce n’est qu’à partir de 3 à 4 semaines que la digestion des matières premières végétales devient possible. Ainsi, pour familiariser le porcelet à l’aliment solide et préparer son système digestif à la transition alimentaire au sevrage, la consommation d’un aliment sous la mère doit être encouragée. Entre 10 et 28 jours d’âge, une portée reçoit de 3 à 4 kg d’aliment sous la mère. Les porcelets ne consomment réellement qu’un tiers de cet aliment, le reste constituant des refus ou du gaspillage.

En post-sevrage, l’alimentation se fait en principe à volonté. Dans le cas d’apparition de diarrhée, un rationnement en aliment ou la distribution d’aliment déconcentré en protéines peuvent permettre de limiter les troubles digestifs.

Pour définir la quantité d’aliment 1er âge à distribuer aux porcelets, la règle des 12 peut être appliquée : poids du porcelet au sevrage + aliment 1er âge à recevoir = 12 kg. Cette règle peut devenir une règle des 13 ou des 14 en fonction du poids des porcelets et des caractéristiques nutritionnelles de l’aliment. L’application de cette règle suppose que les porcelets d’une même case soient de poids homogènes et que la transition 1er âge-2ème âge puisse se faire à la case. Une transition sur plusieurs jours entre l’aliment 1er âge et 2ème âge est préconisée, et ce sur une période d’autant plus longue que la différence de composition nutritionnelle entre les aliments est importante.

Conduite alimentaire en engraissement :

Le choix du plan d’alimentation est fonction du potentiel de croissance des animaux, du mode d’alimentation, du sexe et de la possibilité de sexer ou non.

Une alimentation à volonté va permettre aux porcs d’exprimer leur croissance maximale mais n’est pas la stratégie optimale pour maximiser sa marge sur coût alimentaire, notamment pour les élevages produisant des porcs mâles castrés, pour lesquels un rationnement permet une amélioration de l’indice de consommation et du TMP. En 2022, l’écart de marge sur coût alimentaire entre une alimentation rationnée et à volonté Crécom était de (+ 2,9 €/porc).

Pour des animaux à croissance précoce, la stratégie la plus classique consiste à faire consommer le porc le plus tôt possible afin de maximiser sa croissance en début d’engraissement. Pour des animaux à croissance tardive, une autre stratégie serait d’utiliser la croissance compensatrice qui vise à alimenter plus généreusement les animaux en finition pour maximiser leur croissance en finition, tandis qu’un rationnement plus sévère est appliqué lors de la phase de croissance.

Le sexage peut être une stratégie intéressante pour différencier les plans d’alimentation selon les besoins des différents sexes : rationnement pour les mâles castrés, alimentation plus libérale pour les femelles, aliments plus enrichis en acides aminés pour les mâles entiers afin de maximiser leurs performances.

 

Notre référent est à votre écoute :

Constance DRIQUE – Chargée d'études et de Conseils - Alimentation et FAF - Tél. : 06 43 95 70 96 - Mail : constance.drique@remove-this.bretagne.chambagri.fr

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