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Les bâtiments d’élevages porcins

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Les bâtiments des porcheries sont conçus pour répondre à des exigences multiples comme les performances technico-économiques, les conditions de travail, l’environnement, le bien-être animal, ou encore le cahier des charges du marché de commercialisation. L’éleveur doit avant tout rechercher la cohérence de son système d’élevage.

Le bâtiment d’élevage : l’outil de production essentiel pour l’éleveur

La production porcine est étroitement liée aux bâtiments d’élevage qui abritent l’ensemble des animaux : pas d’élevage sans porcherie. Ils conditionnent une grande part des performances techniques et économiques des élevages. Le bâtiment doit permettre le confort et l’expression du potentiel génétique des animaux en les plaçant dans les conditions optimales, qu’il s’agisse de confort thermique ou de l’accès à l’eau et à l’aliment par exemple. Il doit également offrir de bonnes conditions de travail pour l’éleveur et ses salariés.

De nombreuses exigences encadrent ainsi la construction des bâtiments, de leurs aménagements et des équipements :

  • La Réglementation : Implantation par rapport aux tiers / Environnement / Bien-être / Biosécurité ;
  • Les performances technico-économiques : indice de consommation, vitesse de croissance, résultats de l’exploitation, coûts à la place… ;
  • Le bien-être des animaux et sa réglementation associée (densité, enrichissement, luminosité…) ;
  • Les conditions de travail, en lien avec les attentes des éleveurs/salariés et l’attractivité du métier : ergonomie, équipements spécifiques, locaux (douches, bureau, salles de pause).
  • Le sanitaire et la biosécurité : respect de la réglementation biosécurité, optimisation des actions de nettoyage/lavage, aménagements spécifiques (dispositifs de filtration de l’air)…
  • L’environnement et l’énergie : gestion des lisiers et fumiers, prise en compte des réglementations (IED/MTD), équipements de chauffage, isolation…

Des bâtiments âgés et vieillissants

22,1 ans, c’est l’âge moyen des bâtiments porcins en Bretagne, selon une étude menée par l’équipe porc en 2015.

Une étude a été menée en 2015 dans 30 élevages porcins bretons (232 bâtiments), tous stades physiologiques confondus, pour évaluer l’âge des bâtiments en Bretagne. Voici les principales observations de l’étude :

  • Globalement les bâtiments d’élevage de porcs sont âgés : quel que soit le stade physiologique, l’âge moyen des bâtiments est supérieur à 20 ans.
  • Il n’y a pas de grandes différences d’âge moyen entre les bâtiments des différents stades physiologiques.
  • Les bâtiments les plus anciens sont les engraissements (en moyenne 23,7 ans) et les plus récents (ou les moins anciens) sont les maternités (en moyenne 20,5 ans).
  • Lorsque les bâtiments sont rénovés, et quel que soit le stade physiologique, l’agencement intérieur est le premier poste revu. Cependant, le niveau de rénovation est inégal selon les stades physiologiques.
  • Pour les places de truies gestante, l’âge de l’agencement intérieur est en moyenne de 8,4 ans. Alors que pour les autres stades physiologiques, il varie entre 14,4 an en post-sevrage, jusqu’à 16,9 ans en engraissement. Cette différence s’explique principalement par la mise en groupe des truies gestantes (2013).

Le bâtiment idéal n’existe pas

Il est ainsi nécessaire de maintenir voire d’accélérer une dynamique de construction pour que l’élevage porcin breton puisse rester compétitif. Le tout est de savoir comment.
C’est un fait, les bâtiments sont construits pour durer plusieurs décennies, ils sont structurellement difficilement modifiables ou transformables. Or, des attentes ou exigences nouvelles (réglementaire, marché, attentes consommateurs/sociétales…) apparaissent au cours de leur période d’utilisation… Il est donc complexe de savoir où placer le curseur. Ce qu’il faut retenir, c’est que le projet final, lors de la construction d’un bâtiment, doit résulter d’un compromis entre la meilleure qualité possible du bâtiment et le coût global du projet, en fonction du marché dans lequel s’inscrit la production (conventionnel, label…). La philosophie de l’éleveur donnera le La autour de la cohérence de son système d’exploitation.

Bâtiment pour porc : caillebotis ou paille ?

L’élevage sur caillebotis est le plus répandu sur le terrain. On appelle caillebotis, des panneaux constitués de "pleins" et de "vides". L’objectif est de laisser passer les déjections dans les fentes afin que les animaux restent propres. Ces vides et ces pleins ne sont pas choisis au hasard mais répondent à des normes européennes. Il en est de même pour la surface par animal au sein des cases. Ainsi, pour des porcs charcutiers sortant à plus de 110 kg de poids vif, il faut 1 m2 par porc. En engraissement, les caillebotis sont généralement en béton mais ils peuvent être en plastique ou en métal pour des porcs plus jeunes et moins lourds.

Ce mode de logement apporte un confort de travail satisfaisant et une résistance dans le temps tout à fait correcte. Cependant, le béton est une matière froide qui nécessite d’être montée en température avant l’arrivée des jeunes porcs. Ainsi, pour que l’élevage de porcs charcutiers se déroule bien dès l’entrée des animaux, il est fortement conseillé de préchauffer les salles pendant au moins 24 à 48 heures.

Un guide pour tout savoir sur les bâtiments litière

L’élevage de porcs sur litière représente 5 % de la production porcine. Il est notamment la norme pour des productions sous certains cahiers de charges (label fermier, production biologique). Lors des dernières mises aux normes "bien-être", de nombreux éleveurs ont également fait le choix de loger leurs truies gestantes en groupes sur litière de paille.

L’élevage de porcs sur litière est un paradoxe à lui tout seul. Il est plébiscité par certains pour ses vertus en termes de bien-être animal ou bien d’images pour le consommateur, mais aussi décrié par d’autres pour les conditions de travail, son impact environnemental et son coût.


80 kg, c’est  la quantité moyenne de paille qu’il faut pour élever un porc sur paille.


Plusieurs enquêtes ont permis de faire ressortir les points essentiels à prendre en compte pour l’aménagement des porcheries sur litière. Les cahiers des charges spécifiques imposent principalement des normes de surface qui peuvent aller au-delà des préconisations techniques minimales.

Les tâches liées à l’apport de paille, au curage du fumier et au tri des animaux doivent être pensées de manière à limiter leur pénibilité. Un bâtiment bien conçu doit également permettre d’offrir de bonnes conditions de logement au porc (limiter les arrivées d’air froid, une litière sèche...) afin d’optimiser les performances de production telles que l’indice de consommation et la qualité de la carcasse.

Nos publications sur le thème :

L’objectif de cette brochure est de faire le point sur les connaissances techniques relatives à la mise en œuvre et à la gestion des systèmes d’élevage sur litière.

La meilleure marge sur coût alimentaire est réalisée sur caillebotis

A la station de Crécom, les résultats technico-économiques des ateliers d’engraissement sur caillebotis et sur paille permettent d’illustrer des écarts de marge sur coût alimentaire en fonction du type de logement et d’alimentation. Malgré d’excellentes croissances enregistrées dans les deux ateliers, la différence de marge sur coût alimentaire s’explique par la dégradation des indices de consommation en alimentation sèche à volonté ;  dans l’élevage sur litière, elle s’explique par une moindre efficacité alimentaire liée à des besoins nutritionnels supplémentaires pour l’activité physique et la thermorégulation.

A cela s’ajoutent des plus-values en retrait pour les systèmes d’alimentation à sec en raison des TMP dégradés par une alimentation à volonté, et encore davantage sur litière en raison d’une forte hétérogénéité des poids des porcs abattus. Ainsi, dans un contexte de prix moyen de l’aliment entre 2020 et 2022, l’écart est de 2,9 €/porc en faveur de l’alimentation en soupe dans chacun des ateliers. Inter-élevage, la meilleure marge sur coût alimentaire est réalisée sur caillebotis avec +7,5 €/porc.

Les bâtiments dits « alternatifs »

En réponse aux controverses autour de la production porcine conventionnelle, des systèmes de productions dits alternatifs ont récemment vu le jour sur le terrain. En proposant souvent davantage d’espace aux porcs, de la litière partielle voire un accès à l’extérieur, ces systèmes mettent en avant un bien-être animal amélioré. S’ils sont plébiscités par certains consommateurs et citoyens, ces élevages alternatifs ne sont toutefois pas sans soulever des points critiques ou tout du moins des interrogations. Les connaissances actuelles de leurs impacts sur le bien-être, les performances, les conditions de travail, les coûts, la santé ou encore la biosécurité sont relativement faibles, questionnant ainsi leur résilience.

Dans l’objectif d’évaluer ces bâtiments, plusieurs projets de recherche sont en cours, notamment sur le post-sevrage et l’engraissement :

  • Projet Bâtiment Porcin 2022 : suivi et évaluation de 10 bâtiments d’engraissement innovants cons-truits dans le cadre du programme « BP 2022 », accompagné par la Région Bretagne.
  • BâtiPorc C4E, projet Casdar piloté par l’IFIP sur la conception de bâtiments d’engraissement multi-performants.
  • Projets de construction de deux modules innovants de 120 places de post-sevrage et de 240 places d’engraissement à la station expérimentale de Crécom.
  • Co-conception de bâtiments d’élevage porcin à haute valeur en santé et bien-être animal dans le cadre du LIT OUESTEREL et élaboration d’une grille multicritères pour en faire l’évaluation.
  • Le RMT BATICE - Bâtiment au cœur des Enjeux-, a pour vocation d’accompagner les mutations et d’impulser l’évolution de la conception des bâtiments d’élevage à l’horizon 2040, au sein des filières ruminants, porcs, volailles et équins.

Le saviez-vous ?

Avant toute transmission ou installation, l’évaluation patrimoniale doit être accompagnée d’une évaluation économique qui intègre la rentabilité de l’outil. Il peut alors y avoir un décalage, parfois important, entre la valeur patrimoniale du parc bâtiment et la valeur d’acquisition souhaitable pour une installation réussie.

La Chambre vous accompagne dans l’évaluation de vos bâtiments d’élevages

Connaître la valeur du parc bâtiment que l’on souhaite acheter, ou vendre, est essentiel pour entamer une bonne négociation entre les parties prenantes. Les élevages sont très différents entre eux, avec souvent des bâtiments construits à différents moments, et ils sont plus ou moins bien entretenus. Dans ces conditions, donner une valeur à une porcherie n’est pas toujours aisé.

Nous avons développé une méthode afin de rationaliser l’évaluation patrimoniale des bâtiments d’élevage. Elle repose sur l’âge du bâtiment et sur une expertise qui prend en compte l’état des postes de construction.

Obtenez une évaluation précise de la valeur patrimoniale des bâtiments d'élevage porcin grâce à nos conseillers experts

En savoir plus sur notre accompagnement

Nos référents sont à votre écoute :

Frédéric KERGOURLAY - Bâtiment et énergie - Tél. : 06 32 98 68 44 - Mail : frederic.kergourlay@remove-this.bretagne.chambagri.fr

 

Claire WALBECQUE - Conseillère spécialisée Porc Ille et Vilaine - Tél. : 06 42 58 38 71 - Mail : claire.walbecque@remove-this.bretagne.chambagri.fr