Alimentation des volailles
Les aviculteurs en intégration ont peu de marge de manœuvre concernant l’alimentation de leurs volailles. Les producteurs de volailles indépendants, eux, ont le choix d’utiliser un aliment complet, un aliment complémentaire à leurs céréales ou bien de fabriquer intégralement leur aliment. La question de l’autonomie protéique est également d’actualité afin de limiter la dépendance au tourteau de soja.
Améliorer l’autonomie protéique en élevage de volaille
En France, 60 % des protéines consommées par l’aviculture sont importées. Le soja représente environ un quart des matières premières utilisées dans les aliments avicoles, la majorité provenant d’importations notamment d’Amérique du Sud (Recoules et al., 2016). Plusieurs programmes de recherche portent sur l’amélioration de l’autonomie protéique des élevages, dans le but de limiter les importations de soja mais également de faciliter le passage à un aliment 100% bio pour ceux qui sont concernés. Pour les élevages ne pouvant pas travailler sur la composition de l’aliment, améliorer l’indice de consommation permet déjà de limiter les quantités de protéines végétales utilisées sur l’atelier.
Plusieurs pistes sont étudiées pour utiliser des ressources protéiques plus locales :
- Amélioration de la teneur en protéines des matières premières pour l’alimentation animale (sélection variétale, diminution de la teneur en facteurs antinutritionnels…).
- Amélioration des procédés technologiques.
- Ajout d’enzymes exogènes.
- Meilleure compréhension des mécanismes de digestion des protéines.
- Sélection génétique des volailles.
Utiliser les fourrages
La question de l’utilisation de fourrages pour l’alimentation des volailles, qu’elles soient élevées ou non en plein air, se pose actuellement dans plusieurs études. La chicorée et la luzerne semblent des fourrages prometteurs, mais la question de leur disponibilité tout au long de l’année se pose.
Les critères pouvant orienter le choix vers un type de fourrage sont :
- L’accessibilité de la matière première.
- Le coût.
- La productivité en biomasse.
- La teneur en protéines et le profil en acides aminés (tableau 1.).
- L’absence de facteurs antinutritionnels.
Apporter des céréales dans l’alimentation des volailles
Utiliser les céréales de son exploitation plutôt que d’acheter la totalité de son aliment : voilà qui tenterait certains aviculteurs. Leurs motivations sont la maîtrise du coût alimentaire, la limitation du transport, en évitant les allers-retours de matières premières, et une image valorisante de leurs produits. Mais cet apport de céréales de la ferme dans l’alimentation des volailles n’est le plus souvent pas possible dans les élevages en intégration dans le Grand Ouest. Nous nous sommes néanmoins penchés sur cette technique pratiquée dans le nord de la France et en Europe.
Les principaux messages à retenir :
- L’incorporation de blé entier dans l’aliment des volailles ne pose pas de problème technique si l’on prête attention à la formulation de l’aliment et la bonne proportion entre blé et complémentaire.
- Les investissements peuvent être importants, et l’approvisionnement en céréales plus ou moins simple. Les éleveurs qui utilisent actuellement ce mode d’alimentation estiment que cela reste rentable même si le blé ne provient pas de l’exploitation.
- Le frein au développement de cette technique dans l’Ouest de la France est qu’elle n’est pas prévue dans les contrats de production actuels, où l’éleveur s’engage à s’approvisionner exclusivement en aliment au travers de son organisation de production. Si la technique est autorisée, le facteur limitant sera l’accès aux céréales, que ce soit sur l’exploitation elle-même ou sur le territoire.