Vous êtes ici : Accueil > Mes productions > Elevage > Bovins lait > Fourrages et paturage > Réussir son chantier d'ensilage

Réussir son chantier d'ensilage, le patron c’est le silo !

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

Le moment de la récolte d'ensilage arrive. Votre maïs se rapproche des valeurs optimales de 32-35 % de matière sèche (MS). Le rendez-vous est pris pour la récolte. Une fois le transport du maïs du champ au silo organisé, il s'agit de ne pas tout gâcher par trop de précipitation.

Déterminer le bon stade de maturité

Pour l’alimentation des vaches laitières, la qualité est optimale entre 32 et 35% de matière sèche.

Pour planifier au mieux la date de l’ensilage, un suivi de l’avancement des parcelles et de l’état des grains est indispensable.

Sur des années à stress hydrique marqué qui provoque des maturités différentes selon les parcelles, il peut être opportun de réaliser des chantiers à des dates différentes dans la mesure du possible.

S’assurer des bons réglages des couteaux et de l’éclateur de l’ensileuse

Les machines actuelles permettent une facilité de réglages tant sur la longueur de coupe que sur l’éclatement des grains. Cependant la vérification du résultat sortie goulotte peut être très utile pour s’assurer des bons réglages. Ainsi, pour le hachage, l’utilisation d’un tamis secoueur est simple et l’état d’éclatement des grains sera plus précis par le rapide test de la bassine.

 

Objectif de répartition des particules (en %)Objectif de répartition des particules (en %)
X > 20 mm≤ 1
20 > X > 10 mm10 - 15
10 > X > 6 mm40 - 50
X < 6 mm< 50

 

 Tableau : préconisations de répartition granulométrique en utilisant le tamis secoueur Arvalis

 Adapter le débit c'est payant

Pour 40 ha de maïs, 10 % de pertes occasionnées par un mauvais tassage,  ce sont 4 ha jetés sur le tas de fumier,  et plusieurs milliers d’euros envolés sur une année ! Alors, il ne faut pas hésiter à ralentir le chantier si nécessaire pour se caler avec les besoins du tassage. Mieux vaut payer une heure de chantier supplémentaire que de s'exposer à des pertes excessives. (Alors, c'est qui le patron ?)  A vous de jouer !


Étaler et tasser, et encore tasser !

Pour une bonne conservation, l'objectif à viser est une densité de 240 kg MS/m3. Pour cela, il faut prendre soin d’étaler le fourrage en couches de 10 à 20 cm d’épaisseur et de "tasser, tasser, tasser". Et ceci à vitesse lente, 3 à 4 km/h maximum,  pour chasser l'air du tas. C'est bien cette étape qui doit conditionner le débit du chantier. lnutile donc de tasser longuement en fin de chantier en espérant se rattraper. Juste avant le bâchage, si vous nivelez manuellement, n'oubliez pas de faire un dernier passage d'engin. Pour bien tasser les bords du silo, il est nécessaire de charger plus les côtés du silo à chaque couche.


Équipement "tasseur" et débit du chantier

Les puissances d’ensileuse sont en constante augmentation : de guère plus de 300 cv, elles sont passées à près de 700 cv en moyenne, voire plus. Les capacités de ces machines ont suivi avec des débits 1,5 à 2 fois supérieurs. Les volumes des remorques ont également fortement évolué pour atteindre  45 à 50 m3. Le volume de maïs qui arrive au tas est donc de plus en plus important, il est donc primordial d’adapter également le (ou les) tracteurs « tasseurs » à ces débits de chantiers plus élevés : il faut prévoir environ 400 kg de poids de tassage par tonne de MS arrivant par heure au silo.

Adapter son matériel de tassage au débit du chantier

Débit du chantier
Rendement :2 ha/heure3 ha/heure
13 tMs/ha :2 x (100-120 cv) ou un 200 cv140 cv + 180 cv ou 120 + 200 cv
18 tMs/ha :2 x (140-160 cv) ou 120 cv + 200 cv3 x (140-160 cv) ou 200 + 240 cv

 

Pour l’ensilage maïs avec 400 kg de poids de tassage par Tonne de MS arrivant par heure au silo ainsi pour un chantier de 2 ha/heure à 13 t de MS, il faut prévoir : 13 x 2 x 0,400 = 10,5 tonnes de poids tasseur ce qui peut correspondre à 2 tracteurs de 100 à 120 cv au tas.

ASTUCE : La FRCuma de l’Ouest a mis au point Tass-Silo, une application Androïd gratuite pour Smartphone à télécharger sur Googleplay. Elle vous permet de saisir le type de chantier et les matériels en action pour vérifier s’il y a suffisamment de poids sur le silo pour minimiser les pertes.

Un silo breton sur trois insuffisamment tassé

Une étude menée en Bretagne par les chambres d'agriculture et les OCEL, portant sur 90 silos a permis de mesurer des densités variant de 173 à 299 kg MS/m3, avec une proportion d'un silo sur trois insuffisamment tassé. Or, entre un silo d'une densité de 320 kg MS/m3 et un silo d'une densité de 1 60 kg MS/m3, le taux de pertes double : il passe de 10 à 20 % après 180 jours de stockage. En plus du maïs alors perdu, du travail supplémentaire pour écarter le moisi et les refus non-consommés, il y a aussi risque d'une chute de I'ingestion, d'une montée des butyriques, d'une baisse des niveaux de lait, voire d'impact sanitaire.

Une couverture de silo à l’hermétique soignée et à la manipulation aisée

La bonne conservation du tas d’ensilage passe par la pose d’une couverture parfaitement hermétique. La qualité des bâches est déterminante mais le lestage intégral n’est pas incontournable.

Exemple : La pose sur le tas d’une première bâche noire neuve (le film imperméable) recouverte avec celle de l’an passée. Vient ensuite un filet anti-perforation (grille ou toile tissée). Le tout est lesté par les sacs à silo, boudin (rempli de sable - gravier) : une rangée en continu sur toute la périphérie, puis, tous les 5 mètres, des lignes parallèles d’un mur à l’autre. Un système de sangles à cliquet peut aussi être installé de mur à mur pour plaquer les bâches et le filet.

Notre référent est à votre écoute :

Dominique GUEHO - Chargé d'Etudes en production laitière - Tél. : 06 72 48 94 01 - Mail : dominique.gueho@remove-this.bretagne.chambagri.fr

Conseil Cultures Bretagne

Des conseils techniques indépendants, réalisés par des agronomes, pour vous accompagner dans vos prises de décisions chaque semaine.

Consultez le Conseil Cultures Bretagne spécial Maïs