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La monotraite diminue efficacement charge et pénibilité du travail

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Traire, matin et soir, est la principale astreinte en production laitière. Quel éleveur n’a jamais songé à sauter une traite ? Certains franchissent le pas et passent en monotraite pour gagner en souplesse dans l’organisation du travail. Quels sont les impacts économiques et les risques à anticiper ?

Pour diminuer la charge de travail et donner de la liberté à l’éleveur, plusieurs combinaisons permettent de jouer sur la fréquence et les horaires de traite : monotraite un jour par semaine (le plus souvent le dimanche), sur plusieurs jours par semaine (le week-end ou en rythme 3 traites/ 2 jours) sur une période plus ou moins longue (d’une semaine à quelques mois) ou tout au long de l’année. La monotraite peut intervenir à différents stades physiologiques pour les animaux (début ou fin de lactation par exemple) ou pour le troupeau (vêlages groupés ou étalés).


27 minutes, c'est le temps moyen de traite par vache et par semaine, soit 40% du travail d’astreinte.


Anticipez les impacts technico-économiques

La monotraite, suivant la situation de chaque élevage, peut donc être mise en œuvre quelques jours, plusieurs mois, voire toute l’année. La perte de production laitière est alors proportionnelle au nombre de traites supprimées dans l’année. Par exemple, les effets sur la production laitière sont comparables pour la suppression des 52 traites dominicales ou durant 2 mois d’été.

A la ferme expérimentale de Trévarez (29), des essais de monotraite annuelle ont donné comme résultats à l’échelle d’une lactation : - 24 %  de lait produit, + 2,7 points  de Taux Butyreux, + 2,5 points de Taux Protéique. Ils se confirment dans les situations observées en élevage.

Pour des les durées longues,  la monotraite concerne généralement des exploitations herbagères et/ou en agriculture biologique. La mise en place peut s’accompagner d’une augmentation des effectifs et d’une adaptation de la conduite alimentaire pour minimiser l’impact économique de la baisse de production laitière et donc du chiffre d’affaires.

Envisagez le passage en monotraite sereinement

Avant de se lancer, il faut mettre les conditions de réussite de son côté.

Évaluer l'impact sur le chiffre d'affaires

La monotraite a un effet positif sur le prix du lait par l’augmentation des taux et sur l’état d’engraissement des vaches de réforme, mais aussi un impact négatif sur le volume produit. Si la simple suppression de la traite du dimanche soir a un impact économique faible, la monotraite annuelle génère à effectif troupeau constant une baisse de l’ordre de 20% du chiffre d’affaires.  La mise en place d’une monotraite sur une durée longue (supérieure à trois mois) doit être associée à une réflexion technique et économique. Si le cheptel peut être agrandi sans investissement ou augmentation des charges de structure, si le coût alimentaire est maîtrisé avec une forte limitation de la complémentation, si le niveau des remboursements bancaires diminue, les résultats économiques peuvent néanmoins être préservés.

Partir d'une situation cellulaire saine

Une bonne maîtrise des facteurs de risques de mammites est un préalable indispensable à la monotraite. En effet, la suppression d’une traite par jour entraine fréquemment une nette élévation des taux cellulaires et quelques mammites durant les trois semaines qui suivent la mise en oeuvre. Il est donc important de démarrer avec une situation cellulaire la plus saine possible et mettre en place des mesures préventives. Un démarrage lorsque les vaches dorment en pâture au printemps évitera les pertes de lait dans le bâtiment. Il est parfois nécessaire d’adapter le protocole de soins et les produits de traitements des infections.

Une ration économe

La marge sur coût alimentaire doit être nécessairement optimisée pour faire face à la baisse de chiffre d’affaires. Une ration économe basée sur le pâturage et des quantités faibles de concentrés permet de limiter l’impact économique de la baisse des volumes livrés. La monotraite optimise les temps de trajets pour faire pâturer des surfaces accessibles souvent plus éloignées du siège d’exploitation.

Sélectionner les animaux

Si la technique s’adapte à toutes les races, il est possible de sélectionner les femelles qui réagissent le mieux à la monotraite. Certains pays disposent d’ailleurs d’index spécifiques monotraite pour choisir les reproducteurs.

La conférence en ligne "la monotraite une solution comme les autres" fait le point sur cette pratique simple, réversible et source de souplesse pour l’organisation du travail en élevage laitier. Elle détaille l’impact des différentes modalités de monotraite sur les performances du troupeau et pose la question des conditions à réunir pour en assurer la faisabilité technique et économique.


Les éleveurs témoignent sur la monotraite

La mise en place de la monotraite impacte les taux, le niveau cellulaire et le volume de production et potentiellement les effectifs. Se lancer nécessite des points de vigilance techniques et économiques. Bien gérée, la monotraite apporte beaucoup de souplesse par tout son panel de modalités et est un excellent outil de réduction du travail d’astreinte en exploitation laitière. En Bretagne, des formations sont régulièrement proposées afin de faire ses calculs de faisabilité.

Béatrice et Olivier Corbel, en monotraite toute l'année

Dans le Morbihan à Camors, Béatrice et Olivier Corbel produisent du lait biologique avec un système très herbager. Depuis 2003, différentes modalités de monotraite sont testées : de 1 à 8 mois pendant la période de pâturage, suppression de la traite du dimanche soir…pour partir maintenant sur la monotraite toute l’année. Les principaux avantages : diminuer la circulation des animaux sur les routes, se libérer de l’astreinte biquotidienne de la traite tout en conservant un revenu satisfaisant.

Alain Normant, éleveur innovant en Bretagne

Production de lait bio à faible coût : monotraite, croisement de races, élevage des veaux sous nurses

Alain Normant est un éleveur innovant en Bretagne qui met en œuvre sur sa ferme des pratiques adaptées aux systèmes biologiques en vêlages groupés de printemps encore peu connues. Dans cette vidéo, il explique la monotraite, le croisement de races et l’élevage des veaux par des vaches nourrices.


Des groupes d’échange sur la monotraite en Bretagne

Des groupes d’échange autour de la monotraite existent partout en Bretagne. Prenez contact avec un animateur. Voir la Carte des groupes

Notre référente est à votre écoute :

Anne ESTEBANEZ – Service Elevage - 02 96 79 21 63 - anne.estebanez@remove-this.bretagne.chambagri.fr


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