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Posez les faisceaux trayeurs

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Avec l’arrivée du prétrempage, la préparation des trayons en série s’est imposée dans beaucoup d’élevages. Pourtant, il est préférable d’essuyer deux ou trois vaches maximum et de revenir brancher la première plutôt que de poser les faisceaux trayeurs en série sur tout le quai.

C’est la vache qui commande

Le vide de la machine à traire n’est capable d’extraire seul que le lait de la citerne du trayon. Or dix heures après la traite, 85 % du lait est stocké au niveau des alvéoles et seule l’action de l’ocytocine pourra permettre de recueillir ce lait, en chassant le lait des acini qui le secrètent. Profiter de l’ocytocine permet d’avoir les débits de lait les plus élevés et donc une traite rapide.  Elle est sécrétée dans les 30 secondes après la stimulation des trayons et atteint son maximum entre 60 à 90 secondes.

Prétremper en série pour une bonne désinfection

Pour une bonne désinfection des trayons, principal intérêt du prétrempage, il faut au moins trente secondes de contact entre le produit de prétrempage et la peau des trayons. Pour obtenir ce temps minimal, la meilleure solution est de prétremper toutes les vaches d’un même quai. Il faut aussi éviter qu’un deuxième trayeur essuie immédiatement un produit relativement couteux qui n’aura pas eu le temps d’agir…

Brancher dans les 45 secondes après essuyage

L’essuyage des trayons, même bref,  permet de stimuler le réflexe d’éjection du lait.
Des chercheurs se sont récemment interrogés sur la meilleure combinaison entre d’une part la durée de stimulation (15, 30 ou 45 secondes) et d’autre part le délai entre la fin de la stimulation et la pose des faisceaux trayeurs (0, 30, 45 ou 60 secondes).
Pour les vaches en pleine production, ils n’ont pas observé de différence de temps de traite quelle que soit la durée de stimulation et jusqu’à 45 secondes de délai fin de stimulation-pose. Pour les autres vaches, avant la pose des faisceaux trayeurs, un temps de latence de 45 secondes apparaît optimal pour une traite rapide, surtout avec un temps de stimulation court.
Outre cet effet sur le temps de traite, il faut prendre en compte trois autres aspects majeurs : la maitrise des fluctuations de vide, le bon fonctionnement des déposes automatiques et la vigilance sur les vaches en cours de traite.

Limiter les fluctuations de vide par des poses espacées

Les lactoducs sont dimensionnés de manière à permettre un écoulement du lait en-dessous et une circulation du vide au-dessus de façon  régulière.  Les fluctuations de vide sont en effet des facteurs majeurs de risques d’infections mammaires.
Les couples diamètre - pente des lactoducs sont calculés selon un rythme de pose de 30 secondes des faisceaux par le trayeur jusqu’à dix postes (10 secondes au-delà).  Une installation de moins de dix postes aura des difficultés à acheminer le lait sans à-coup si les poses sont faites quasiment en même temps, et donc si tous les débits sont simultanément au maximum. Un bocal de réception en verre permet alors de se rendre compte d’une progression du lait « en bouchons ».  C’est un autre argument pour ne pas poser tous les faisceaux trayeurs à suivre.
A noter : dans les installations datant d’avant 1997, ce critère peut être particulièrement critique : la norme ne définissait pas comme aujourd’hui une pente minimale en fonction des autres critères mais cherchait seulement à éviter une contrepente.

Permettre un bon fonctionnement des déposes automatiques

Les déposes (« décrochages ») automatiques s’effectuent lorsque le débit de lait devient inférieur au seuil de dépose pendant une durée souvent de 15 secondes (appelée la temporisation de fin de traite). Si on ne profite pas bien du réflexe d’éjection du lait, par exemple en raison d’une pose très tardive ou d’une stimulation insuffisante, on peut ne pas atteindre le débit maximum : la traite sera plus longue et il pourra rester du lait dans la mamelle en fin de traite. Ces traites incomplètes ne seront alors pas dues à un défaut des déposes automatiques, mais d’organisation de la traite. Si elles ne sont pas gênantes dans des élevages sans soucis, elles peuvent être un facteur aggravant dans des élevages confrontés à des infections mammaires.

Pouvoir réagir en cas de problème.

Si l’on choisit de préparer un quai en série, on peut manquer de vigilance ou de réactivité sur l’autre quai, en cas de glissement de manchons ou de chute de griffe. Enfin, dépister une mammite va entrainer une perturbation de l’organisation si on travaille en série, avec le risque d’aggraver les conditions de traite pour la vache atteinte ou pour ses voisines.
En conclusion, il est préférable de s’organiser par lots de deux ou trois vaches maximum : cela permet de poser les faisceaux trayeurs dans les 45 secondes maximum qui suivent l’essuyage des trayons, d’éviter l’encombrement du lactoduc, et de pouvoir réagir sans inconvénient en cas de problème.


Groupes d’échanges en élevage de bovins en Bretagne

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Domitille FOUVEZ - Chargée d'études en environnement et bien-être - Tél. : 06 30 98 08 10 - Mail : domitille.fouvez@remove-this.bretagne.chambagri.fr