Réduire l’astreinte de la traite

Réduire l’astreinte biquotidienne de la traite mécanique est possible de multiples façons. On peut réduire le nombre de traite à la semaine, voire passer en monotraite, fermer la salle de traite grâce au groupage des vêlages. On peut aussi réduire le temps de traite et/ou assouplir les contraintes horaires. On peut enfin simplifier l’hygiène de traite si on part d’une bonne situation et que garde un œil sur les indicateurs.

Réduire le nombre de traites à l’année

1. Supprimer une traite par semaine : les vaches laitières fortes productrices (> 9 000 kg/vache/an) le supportent bien. Les vaches s'y adaptent vite et avec de faibles pertes de production (-1 à -3,5%). Le taux de matières grasses s'élève fortement sur une à deux traites après la suppression. Les concentrations des cellules somatiques augmentent aussi de façon transitoire – Suppression d'une traite par semaine pendant toute la lactation chez les vaches – Journée 3R
2. Fermer la salle de traite par le groupage des vêlages :
   Cette pratique peut être mise en œuvre dans tous les systèmes, avec de bons résultats économiques, à la condition que la conduite de la reproduction soit clairement définie et organisée.
3. Passer en monotraite
   La monotraite peut donc être mise en œuvre quelques jours, plusieurs mois, voire toute l’année. La perte de production laitière est alors proportionnelle au nombre de traites supprimées. À la ferme expérimentale de Trévarez (29), des essais de monotraite annuelle ont donné comme résultats à l’échelle d’une lactation : - 24 % de lait produit,  + 2,7 points  de Taux Butyreux,  + 2,5 points de Taux Protéique. Ils se confirment dans les situations observées en élevage. Consultez aussi la page Monotraite.

Réduire le temps de traite

1. Equipements : le nombre de poste et la bonne circulation sont plus déterminants que le type d’installation
2. Simplifier la traite : Les techniques d’hygiène de traite se sont sophistiquées au cours du temps, parallèlement à l’amélioration de la qualité cellulaire du lait. Au point que le nombre de gestes à la traite a été multiplié par deux en un quart de siècle. Résultat : les soucis d’épaules ou de tendinites, ces fameux TMS (troubles musculo-squelettiques) ont vu leur fréquence exploser.
   Si la qualité du lait est bonne et le risque mammites faible, on peut simplifier les pratiques à condition de surveiller que la situation se maintient.
   Retrouvez tous nos conseils sur le choix de pratiques d’hygiène de traite sur notre page : choisir son hygiène de traite.
3. Opter pour une dépose précoce des faisceaux trayeurs.
   Lors d’un essai à la ferme expérimentale de Derval, une dépose des faisceaux trayeurs au seuil de 800 g de lait/mn contre 200 g habituellement a donné des résultats très positifs : 10 minutes de gain de temps, pas d’impact sur le lait et les taux (sauf pour quelques individus). Les comptages cellulaires ont baissé. Il y avait très peu d’infections mammaires préexistantes à Derval. C’est donc possible dans de bonnes conditions, mais il est difficile d’extrapoler à des situations plus compliquées.